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Cancer de la thyroïde : 1 million de surdiagnostics

Une vaste étude internationale pointe du doigt de nombreux surdiagnostics du cancer de la thyroïde entre 2008 et 2012. Une expansion mondiale qui préoccupe les scientifiques.

En France, 83% des cancers de la thyroïde ont été surdiagnostiqués

Selon une étude publiée en juin 2020 dans la revue spécialisée The Lancet, le nombre de cas de cancer de la thyroïde était en augmentation entre 2008 et 2012. Cette croissance concerne notamment les femmes d’âge moyen. Analysé par le Centre international de recherche sur la maladie (CIRC) et l’Organisation mondiale de la santé, ce phénomène concerne 26 pays situés sur quatre continents.

Dans un communiqué, le Dr Salvatore Vaccarella, auteurs de l’étude, affirme que ces résultats « impliquent fortement que la grande majorité des diagnostics de cancer de la thyroïde dans le monde est due à un surdiagnostic ». Ce surdiagnostic concerne plus d’1 million de personnes. Il touche 390.000 personnes en Chine, 120.000 aux États-Unis, 31.000 en Italie et 25.000 en France. Entre 2008 et 2012, 83% des français auraient été surdiagnostiqués.

Cancer : des techniques qui entraînent un surdiagnostic

Ce surdiagnostic du cancer de la thyroïde serait une conséquence de la surveillance accrue de la glande thyroïde. Cela ce fait au moyen de nouvelles techniques, échographie du cou, IRM, scanographie. Elles permettent de détecter de nombreuses tumeurs bénignes. Or, une fois découvertes, elles peuvent entraîner des préjudices inutiles pour le patient. Il peut être soumis à une ablation de la thyroïde (thyroïdectomie) ou à la prescription de traitements ayant divers effets secondaires.

Pour le patient, ce surdiagnostic du cancer de la thyroïde peut avoir des effets physiques et psychologiques importants. En effet, la thyroïdectomie entraîne une cicatrice au niveau du cou, peut altérer la voix, provoquer des troubles de la déglutition et, après l’opération, engendrer des paralysies pendant plusieurs semaines. Par ailleurs, cette pathologie nécessite la prise d’un médicament à vie.


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