troubles dys
Éducation,  Ma famille

Troubles dys, comment accompagner votre enfant ?

Troubles du langage, de la lecture, numériques, les troubles dys sont nombreux et touchent de 5 à 7 % des enfants d’âge scolaire.

Paul Sandrez – Psychomotricien dans le domaine du handicap moteur et de l’autisme depuis plusieurs années, j’articule aujourd’hui mon accompagnement auprès d’enfants et personnes âgées. Ma motivation principale est de favoriser le développement de la personne en recherchant l’équilibre entre les fonctions motrices, intellectuelles, émotionnelles et affectives.

Je tends aujourd’hui à développer mon activité auprès des jeunes enfants, adultes, enseignants et des personnes âgées, ainsi que vers des projets de (dé)sensibilisation au handicap. 

Qu’est-ce que les troubles dys ? 

Description des différents troubles

troubles de l'enfance

Les “troubles dys” sont des troubles des apprentissages et du langage se manifestant chez des enfants présentant une intelligence et un environnement social préservés, sans trouble sensoriel. Ils peuvent apparaître assez tôt dans le développement de l’enfant ou bien au cours des premiers apprentissages scolaires. Ils persistent de façon durable à l’âge adulte, avec plus ou moins d’intensité. 

Ces différents troubles ont un retentissement sur toutes les sphères de la vie de l’individu : sociale, familiale et scolaire. 

Selon le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’association Américaine de psychiatrie), ces troubles sont répertoriés et classés en fonction des difficultés :

  • Troubles du langage : dysphasie
  • Troubles spécifique des apprentissages :
    • Avec déficit en lecture : dyslexie
    • Avec déficit en orthographe : dysorthographie
    • Avec déficit en mathématique : dyscalculie
  • Trouble développemental de la coordination (TDC) : dyspraxie (incluant certaines formes de dysgraphie)
  • Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité : TDA/H

Il est nécessaire de prendre en compte l’association fréquente de ces troubles. Un enfant concerné par un trouble spécifique du langage et des apprentissages présente un trouble associé dans près de 40% des cas. Il existe également, dans une majorité des situations, des répercussions sur le plan psychologique (anxiété, manque d’estime de soi).

La dysphasie

La dysphasie est un trouble du langage oral qui touche la façon d’exprimer, mais aussi de comprendre un message verbal. 

Les signes qui interpellent : le langage se met en place plus tardivement. En effet, différents versants du langage sont impactés : discours incompréhensible ou non adapté au contexte, difficultés à trouver des mots ou à reconnaître les sons, difficultés à prononcer les sons ou discours haché. 

Un dépistage peut être réalisé dès 3 ans, à la maternelle, pour permettre une prise en charge précoce.

La dyslexie

C’est un trouble d’identification des mots. Elle touche la capacité à associer les sons entendus avec les syllabes et les mots correspondants.

Les signes qui interpellent : l’enfant présente des difficultés en lecture, avec des confusions de sons, de lettres, et de syllabes. Cela entraîne une difficulté à saisir le mot dans sa globalité. L’enfant déchiffre lentement et fait des erreurs.

Un bilan peut être réalisé au début de l’apprentissage de la lecture, dans l’année de CP.

La dysorthographie

La dysorthographie un trouble d’acquisition de l’orthographe. L’enfant ne fait pas le lien entre les sons qu’il entend et leur écriture. Elle est souvent associée à une dyslexie mais peut aussi exister de manière isolée. 

Les signes qui interpellent : l’enfant commet des fautes d’orthographe de façon récurrente. Il se dévalorise;  les temps de dictée sont redoutés et demandent une attention et une concentration très importantes, entraînant de la fatigue. 

Un bilan peut être réalisé à la fin de l’année de CP, début CE1 si les difficultés persistent.

La dyscalculie

troubles dys : dyscalculie

C’est un trouble des activités numériques. Le concept du nombre est difficile à intégrer. L’enfant n’arrive pas à manipuler les chiffres et les notions qui s’y rapportent dans sa tête.

Les signes qui interpellent : au quotidien, l’enfant peut être en difficulté pour apprendre les tables d’addition et de multiplication, estimer une distance ou encore manipuler de l’argent.

Un bilan peut être réalisé à la fin de l’année de CP, début CE1 si les difficultés persistent.

La dyspraxie ou trouble développemental de coordination

C’est un trouble de la planification et de l’automatisation du geste volontaire. L’enfant est en difficulté pour intégrer et automatiser des gestes complexes.

Pour compenser, il doit garder une attention constante sur la position de son corps, entraînant une lenteur et une fatigue importante.

Les signes qui interpellent : l’enfant est en difficulté pour apprendre à s’habiller, à faire ses lacets, à apprendre à écrire. Il peut paraître mal à l’aise avec son corps et avec les objets, et avoir des difficultés à appréhender l’espace ou le temps.

Un bilan peut être réalisé à partir de 5 ans. Pour la dysgraphie, il se fait plus tard, aux alentours des 7 ans, lorsque la latéralité est bien établie et que l’apprentissage du graphisme est bien avancé. 

Comment détecter les troubles dys chez l’enfant ? 

Les premières personnes à mettre en évidence des difficultés sont généralement les parents et les enseignants. Les enfants eux-même peuvent aussi les ressentir.

Il s’agit de rester à l’écoute des difficultés, recueillir les impressions de l’entourage de l’enfant et garder en tête les différents signes qui peuvent nous interpeller. L’observation est essentielle, que ce soit sur le temps scolaire ou dans le milieu familial. 

Ces troubles spécifiques ne se voient pas directement, mais malgré tout, il faut avoir conscience qu’un enfant ne fait pas exprès de ne pas soigner son travail, d’être lent, ou de manquer de concentration.

Détecter les troubles dys : bilans

Si l’entourage, famille ou école, se pose  des questions et que les difficultés persistent sur plusieurs mois, malgré une aide renforcée, il est nécessaire de questionner son médecin généraliste. Seul un médecin pourra poser un diagnostic à l’issue des différents bilans.

En première intention, un bilan orthophonique sera nécessaire pour des difficultés de langage, de lecture ou dans les activités numériques. 

Un bilan en psychomotricité sera nécessaire devant des difficultés de coordination, d’apprentissage des actes de la vie quotidienne et scolaire (habillage, graphisme), ainsi que des difficultés visuo-perceptives et motrices.

Un bilan ORL, ophtalmologique et orthoptique sont également régulièrement prescrits.

Quand faut-il consulter un psychomotricien ? 

Le psychomotricien exerce sous prescription médicale et selon un décret de compétence, la consultation va donc dépendre des difficultés présentées par l’enfant. 

Concrètement, la psychomotricité est indiqué lorsque l’on observe :

  • Un retard dans les étapes du développement psychomoteur 
  • Un trouble de la conscience corporelle
  • Des difficultés dans la gestions des émotions
  • De l’agitation motrice, des difficultés d’attention et de concentration. 
  • Des comportements inadaptés à l’école ou à la maison
  • Des difficultés spatio-temporelles
  • De l’inhibition motrice et relationnelle, si il bouge peu ou présente des difficultés à être en relation
  • Des troubles de la latéralité 

Un bilan psychomoteur sera réalisé avant toute mise en place d’un suivi.

Il permet d’apprécier la dynamique psychomotrice du sujet, d’évaluer ses compétences et ses difficultés, à l’aide d’observations et d’outils validés et standardisés, et participe à l’élaboration d’un diagnostic. 

Une difficulté observée dans le bilan n’entraînera pas forcément un accompagnement. Le sujet peut présenter des difficultés tout en présentant les ressources nécessaires pour les compenser et maintenir un équilibre dans son organisation psychomotrice. 

Il s’agit donc d’évaluer, dans une vision globale, comment une difficulté repérée, impacte la vie du sujet dans son ensemble.