
Bronchiolite chez le bébé : symptômes, traitement et prévention – guide complet
La bronchiolite est une infection respiratoire aiguë qui touche principalement les bronchioles, les petites ramifications des bronches. Elle affecte majoritairement les nourrissons de moins de 2 ans, avec un pic d’incidence entre 2 et 8 mois. Chaque année en France, près de 30% des nourrissons sont touchés durant la période épidémique, généralement entre novembre et mars, ce qui représente environ 480 000 cas.
Cette maladie, bien que généralement bénigne, peut s’avérer préoccupante pour les parents face à la détresse respiratoire qu’elle provoque chez leur bébé. La bronchiolite perturbe significativement le quotidien familial : difficultés d’alimentation, troubles du sommeil, et inquiétudes parentales sont fréquents.
Causée principalement par le virus respiratoire syncytial (VRS), la bronchiolite nécessite une attention particulière et une surveillance adaptée. Cet article vous guide à travers les connaissances essentielles pour comprendre, reconnaître et gérer cette infection respiratoire chez votre enfant.
Comprendre la bronchiolite
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite est une inflammation aiguë des bronchioles, les plus petites ramifications de l’arbre bronchique. Elle survient lorsqu’un virus, le plus souvent le VRS (virus respiratoire syncytial), infecte ces voies respiratoires fines. L’inflammation provoque un gonflement de la muqueuse et une accumulation de mucus, réduisant ainsi le diamètre des bronchioles et entravant la circulation de l’air.
Cette obstruction explique les symptômes respiratoires caractéristiques : sifflements (wheezing), respiration rapide et difficile. Chez le nourrisson, dont les voies respiratoires sont naturellement plus étroites que celles des enfants plus âgés ou des adultes, cette obstruction peut rapidement devenir problématique.
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), la bronchiolite touche environ 30% des enfants de moins de 2 ans chaque année, avec une incidence maximale entre novembre et février, période correspondant aux épidémies de VRS.
Causes et facteurs de risque
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est responsable d’environ 70 à 80% des cas de bronchiolite. D’autres virus peuvent également en être la cause, notamment :
- Le métapneumovirus humain
- Les rhinovirus
- Les adénovirus
- Les virus parainfluenza
Certains facteurs augmentent le risque de développer une bronchiolite ou d’en présenter une forme plus sévère :
- Âge : les nourrissons de moins de 3 mois sont plus vulnérables
- Prématurité : développement pulmonaire incomplet
- Pathologies sous-jacentes : cardiopathies congénitales, dysplasie bronchopulmonaire
- Déficit immunitaire : congénital ou acquis
- Exposition au tabagisme passif : irritation des voies respiratoires
- Absence d’allaitement maternel : moindre transmission d’anticorps protecteurs
- Vie en collectivité : crèches, garderies (augmentation du risque d’exposition virale)
| Caractéristiques | VRS | Rhinovirus | Virus Influenza |
|---|---|---|---|
| Saisonnalité | Novembre à mars | Toute l’année, pics automne/printemps | Hiver principalement |
| Population à risque | Nourrissons < 2 ans | Tous âges | Enfants et personnes âgées |
| Sévérité chez le nourrisson | Élevée | Modérée | Variable |
| Contagiosité | Très élevée | Élevée | Très élevée |
| Durée des symptômes | 7-12 jours | 7-10 jours | 5-7 jours |
Reconnaître les symptômes de la bronchiolite
Signes précoces à surveiller
La bronchiolite débute généralement par des symptômes similaires à ceux d’un rhume banal. Ces signes précurseurs apparaissent 2 à 3 jours avant les manifestations respiratoires plus caractéristiques. Il est crucial de les repérer pour anticiper l’évolution de la maladie :
- Rhinite : écoulement nasal clair puis plus épais
- Congestion nasale : obstruction rendant la respiration par le nez difficile
- Éternuements fréquents
- Toux légère qui s’intensifie progressivement
- Fièvre modérée (38-38,5°C) dans environ 30% des cas
- Diminution de l’appétit
Ces symptômes initiaux peuvent facilement être confondus avec un simple rhume. Cependant, leur survenue pendant la période épidémique de bronchiolite (novembre-mars) chez un nourrisson de moins de 2 ans doit inciter à une vigilance particulière.
Évolution des symptômes
Après cette phase initiale, la maladie évolue vers des signes respiratoires plus caractéristiques de la bronchiolite :
- Toux sèche puis grasse devenant plus fréquente
- Respiration rapide (tachypnée) : plus de 40 respirations par minute chez un bébé de plus de 2 mois
- Sifflements audibles (wheezing) lors de l’expiration
- Tirage : creusement des espaces entre les côtes, sous les côtes ou au niveau du cou lors des inspirations
- Battement des ailes du nez
- Difficultés d’alimentation : le bébé s’essouffle en tétant ou en buvant
- Troubles du sommeil liés à la gêne respiratoire

La période de symptômes aigus dure généralement 3 à 7 jours, avec un pic d’intensité généralement vers le 2e-3e jour. Une toux résiduelle peut persister pendant 2 à 4 semaines après l’épisode aigu.
Selon l’Inserm, environ 2 à 3% des nourrissons atteints de bronchiolite nécessitent une hospitalisation en raison d’une détresse respiratoire importante ou de difficultés d’alimentation significatives.
Quand consulter pour une bronchiolite ?
Consultez immédiatement un médecin si votre bébé présente l’un de ces signes :
- Difficulté respiratoire marquée (respiration très rapide ou très lente)
- Teint gris ou bleuté, particulièrement autour des lèvres
- Battements des ailes du nez prononcés
- Refus total d’alimentation ou grande difficulté à boire
- Léthargie (grande fatigue) ou irritabilité inhabituelle
- Pauses respiratoires
- Fièvre supérieure à 38,5°C chez un bébé de moins de 3 mois
Prise en charge et traitement de la bronchiolite
Traitements médicaux
La bronchiolite étant une infection virale, son traitement est principalement symptomatique. Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), la prise en charge repose sur :
1. Surveillance et soins de confort :
- Désobstruction nasale régulière (lavage au sérum physiologique)
- Position semi-assise pour faciliter la respiration
- Fractionnement des repas si nécessaire
- Hydratation suffisante pour fluidifier les sécrétions
2. Traitements médicamenteux :
- Antipyrétiques (type paracétamol) : uniquement en cas de fièvre
- Antibiotiques : non recommandés sauf en cas de surinfection bactérienne avérée
- Bronchodilatateurs : généralement non recommandés en première intention
- Corticoïdes : non recommandés dans le traitement standard de la bronchiolite
Il est important de noter que les médicaments contre la toux et les mucolytiques ne sont pas recommandés chez les nourrissons et peuvent même s’avérer dangereux.
Dans certains cas plus sévères, une hospitalisation peut être nécessaire pour :
- L’administration d’oxygène en cas de saturation basse
- Une nutrition entérale si les difficultés alimentaires sont importantes
- Une surveillance continue des paramètres vitaux
Kinésithérapie respiratoire : pour ou contre ?
La kinésithérapie respiratoire a longtemps fait partie intégrante du traitement de la bronchiolite en France. Cependant, les recommandations ont évolué ces dernières années. La Haute Autorité de Santé a revu sa position en 2019, suite à plusieurs études scientifiques :

Arguments contre la kinésithérapie systématique :
- Manque de preuves scientifiques solides sur son efficacité pour réduire la durée ou la sévérité de la maladie
- Risque potentiel de vomissements ou d’inconfort pour le nourrisson
- Études récentes ne montrant pas de différence significative entre groupes traités et non traités
Circonstances où elle peut être considérée :
- Encombrement bronchique important avec difficultés à évacuer les sécrétions
- Évaluation au cas par cas selon la situation clinique de l’enfant
En 2019, la HAS a conclu que « les techniques de kinésithérapie respiratoire ne sont plus recommandées en pratique systématique dans la bronchiolite légère à modérée ».
Cependant, certains nourrissons peuvent bénéficier d’une prise en charge kinésithérapique individualisée, particulièrement ceux présentant des comorbidités ou un encombrement important.
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Prévention et soins à domicile
Mesures préventives efficaces
La prévention joue un rôle crucial pour limiter la propagation du virus responsable de la bronchiolite. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé et la Haute Autorité de Santé, plusieurs mesures sont particulièrement efficaces :
Mesures d’hygiène générales :
- Lavage des mains régulier (eau et savon pendant 30 secondes) pour tous les membres de la famille et les visiteurs
- Utilisation de solution hydroalcoolique en l’absence de point d’eau
- Port du masque pour les personnes enrhumées en contact avec le bébé
- Éviter les lieux très fréquentés pendant la période épidémique (centres commerciaux, transports en commun bondés)
Protection spécifique du nourrisson :
- Limitation des contacts avec des personnes enrhumées ou malades
- Évitement des modes de garde collectifs pendant la période épidémique pour les très jeunes nourrissons ou ceux à risque
- Aération quotidienne de la chambre du bébé (10-15 minutes)
- Maintien d’une température ambiante modérée (19-20°C) dans les pièces de vie
- Éviction du tabagisme passif, facteur aggravant des infections respiratoires
Immunité et allaitement :
- L’allaitement maternel transmet des anticorps protecteurs et est recommandé par l’OMS
- Pour les enfants à très haut risque (grands prématurés, cardiopathies sévères), des anticorps monoclonaux préventifs peuvent être proposés dans certains cas spécifiques
Guide étape par étape pour soulager bébé
Face à un nourrisson atteint de bronchiolite, voici comment organiser les soins à domicile :
1. Installation et positionnement :
- Installez bébé en position semi-assise (tête surélevée de 30°) pour faciliter sa respiration
- Utilisez si besoin un plan incliné adapté ou surélevez légèrement la tête du matelas
- Évitez les positions complètement allongées qui favorisent l’encombrement
2. Désobstruction nasale régulière :
- Lavez soigneusement vos mains avant chaque soin
- Allongez bébé sur le dos ou sur le côté, tête légèrement inclinée sur le côté
- Instillez une dosette de sérum physiologique dans chaque narine
- Aspirez délicatement les sécrétions avec un mouche-bébé adapté
- Répétez l’opération avant chaque repas et au coucher
3. Hydratation et alimentation :
- Proposez plus fréquemment le sein ou le biberon, en quantités plus petites
- Surveillez la prise de liquide (nombre de tétées, biberons, couches mouillées)
- En cas de fièvre, augmentez légèrement les apports liquidiens
4. Surveillance des signes d’aggravation :
- Vérifiez que la respiration reste régulière et pas trop rapide
- Observez la coloration de la peau et des lèvres (toute teinte bleutée nécessite une consultation urgente)
- Surveillez l’état de vigilance et la réactivité du bébé
5. Gestion de l’environnement :
- Maintenez une température ambiante modérée (19-20°C)
- Aérez quotidiennement la pièce pendant 10-15 minutes
- Évitez le tabagisme passif et les irritants respiratoires (parfums d’intérieur, encens)
- Humidifiez l’air si nécessaire, surtout en cas de chauffage asséchant
5 gestes essentiels pour prévenir la bronchiolite
- Lavez-vous systématiquement les mains avant de toucher votre bébé et demandez à l’entourage de faire de même
- Portez un masque si vous êtes enrhumé et devez vous occuper d’un nourrisson
- Limitez les visites et les sorties dans les lieux publics pendant la période épidémique (novembre à mars)
- Nettoyez régulièrement les objets que bébé porte à sa bouche (jouets, tétines)
- Ne partagez pas les ustensiles (couverts, verres, biberons) entre adultes et bébé
FAQ sur la bronchiolite
Combien de temps dure une bronchiolite ?
La phase aiguë de la bronchiolite dure généralement 7 à 10 jours. Les symptômes sont souvent plus intenses entre le 2e et le 4e jour, puis s’améliorent progressivement. Une toux résiduelle peut persister pendant 2 à 4 semaines après l’épisode aigu, ce qui est normal et ne signifie pas que l’infection est toujours active.
Comment soulager un bébé qui a une bronchiolite ?
Pour soulager un bébé atteint de bronchiolite, effectuez des lavages nasaux réguliers au sérum physiologique, fractionnez ses repas, maintenez-le en position semi-assise, veillez à une bonne hydratation et aérez quotidiennement sa chambre. La désobstruction nasale avant les repas est particulièrement importante pour faciliter l’alimentation.
La bronchiolite est-elle contagieuse ?
Oui, la bronchiolite est très contagieuse. Le virus responsable (principalement le VRS) se transmet par les sécrétions respiratoires (toux, éternuements) et par contact direct (mains, objets contaminés). La période de contagiosité commence 24h avant l’apparition des symptômes et dure environ 8 jours, mais peut se prolonger jusqu’à 3-4 semaines chez certains nourrissons.
Peut-on prévenir la bronchiolite ?
La prévention repose essentiellement sur les mesures d’hygiène : lavage fréquent des mains, port du masque en cas de rhume, limitation des contacts avec les personnes malades et évitement des lieux très fréquentés pendant la période épidémique. L’allaitement maternel renforce également l’immunité du nourrisson contre les infections respiratoires.
Quelles sont les complications possibles ?
Les complications de la bronchiolite incluent la déshydratation due aux difficultés d’alimentation, la détresse respiratoire aiguë nécessitant une oxygénothérapie, et plus rarement les surinfections bactériennes (otite, pneumonie). Environ 2 à 3% des nourrissons atteints nécessitent une hospitalisation. Les enfants ayant eu une bronchiolite sévère présentent un risque accru d’épisodes de respiration sifflante récurrents.
Conclusion
La bronchiolite représente une préoccupation majeure pour les parents de jeunes enfants, particulièrement durant la période hivernale. Bien que généralement bénigne et d’évolution favorable en 1 à 2 semaines, cette infection respiratoire nécessite une vigilance particulière en raison de son impact potentiel sur le confort et la santé du nourrisson.
Reconnaître précocement les symptômes, appliquer les mesures de confort appropriées et consulter au bon moment sont les clés d’une prise en charge optimale. La prévention, notamment par l’application rigoureuse des mesures d’hygiène et la limitation des contacts à risque pendant la période épidémique, reste la meilleure stratégie pour protéger les plus jeunes.
Les connaissances médicales sur la bronchiolite évoluent, comme en témoigne la réévaluation récente de l’utilité de la kinésithérapie respiratoire systématique. Un suivi médical adapté permet d’ajuster les recommandations à chaque situation individuelle.
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