
Movember et cancers masculins – cancers de la prostate et cancers des testicules
Les cancers masculins, notamment ceux de la prostate et des testicules, représentent un enjeu majeur de santé publique en France. Selon les dernières données de Santé Publique France, le cancer de la prostate reste le cancer le plus fréquent chez l’homme avec plus de 50 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, suivi du cancer du poumon et du cancer colorectal.
Si le cancer de la prostate touche principalement les hommes après 50 ans, le cancer des testicules concerne davantage les hommes jeunes entre 15 et 35 ans. Ces pathologies, lorsqu’elles sont détectées précocement, présentent des taux de guérison particulièrement encourageants.
La sensibilisation aux facteurs de risque, aux symptômes et aux méthodes de dépistage est essentielle pour améliorer la prise en charge et réduire la mortalité. Ce guide complet vous propose un tour d’horizon des connaissances actuelles sur les cancers masculins, avec un focus particulier sur le cancer de la prostate et des testicules.

Le cancer de la prostate : comprendre la maladie
Définition et facteurs de risque
Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules de la glande prostatique. Cette glande, de la taille d’une châtaigne, est située sous la vessie et entoure le début de l’urètre. Elle joue un rôle important dans la production du liquide séminal.
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés par les recherches scientifiques :
- L’âge : le risque augmente significativement après 50 ans
- Les antécédents familiaux : le risque est multiplié par 2 à 3 si un parent du premier degré (père, frère) a été atteint
- L’origine ethnique : les hommes d’origine africaine ou afro-caribéenne présentent un risque plus élevé
- Les facteurs génétiques : certaines mutations génétiques (BRCA1, BRCA2) augmentent le risque
- Les facteurs environnementaux et alimentaires : une alimentation riche en graisses animales pourrait accroître le risque
Évolution et stades du cancer de la prostate
L’évolution du cancer de la prostate est généralement lente, pouvant s’étendre sur plusieurs années. La classification en stades permet d’évaluer l’étendue de la maladie et d’orienter les décisions thérapeutiques.
Voici les différents stades du cancer de la prostate selon la classification TNM (Tumeur, Ganglions lymphatiques, Métastases) :
- Stade T1 : Tumeur non palpable et non visible en imagerie, découverte de façon fortuite
- Stade T2 : Tumeur limitée à la prostate
- Stade T3 : Tumeur dépassant la capsule prostatique
- Stade T4 : Tumeur envahissant les structures adjacentes (vessie, rectum, muscles)
- N0/N1 : Absence/présence d’atteinte des ganglions lymphatiques
- M0/M1 : Absence/présence de métastases à distance
L’agressivité de la tumeur est évaluée par le score de Gleason, qui va de 6 à 10. Plus ce score est élevé, plus le cancer est agressif et susceptible d’évoluer rapidement.
Symptômes et dépistage des cancers masculins
Signes d’alerte du cancer de la prostate
Aux stades précoces, le cancer de la prostate est souvent asymptomatique, ce qui souligne l’importance du dépistage régulier. Lorsque des symptômes apparaissent, ils peuvent inclure :
- Des troubles urinaires : difficultés à uriner, besoin fréquent d’uriner (surtout la nuit), jet faible ou interrompu
- Des douleurs ou sensations de brûlure lors de la miction
- Du sang dans les urines ou le sperme
- Une dysfonction érectile nouvelle ou aggravée
- Des douleurs lombaires, pelviennes ou au niveau des hanches (dans les cas plus avancés)
Il est important de noter que ces symptômes peuvent également être causés par d’autres affections bénignes comme l’hypertrophie bénigne de la prostate. Un avis médical est essentiel pour déterminer leur origine.
Dépistage du cancer des testicules
Le cancer des testicules, bien que moins fréquent, touche principalement les hommes jeunes. Son dépistage repose essentiellement sur l’auto-examen régulier et la vigilance face à certains signes :
- Une masse ou une grosseur indolore sur un testicule
- Une sensation de lourdeur ou d’inconfort dans le scrotum
- Une douleur sourde dans l’abdomen ou l’aine
- Une accumulation de liquide dans le scrotum
- Une augmentation de volume ou une asymétrie des testicules
L’auto-examen testiculaire est recommandé une fois par mois, idéalement après un bain ou une douche chaude lorsque le scrotum est détendu. Il consiste à palper doucement chaque testicule entre le pouce et les autres doigts pour détecter toute anomalie.
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Options thérapeutiques pour le cancer de la prostate
La prise en charge du cancer de la prostate dépend de plusieurs facteurs : stade de la maladie, agressivité de la tumeur, âge et état de santé général du patient. Les principales options thérapeutiques incluent :
La surveillance active : Pour les cancers à faible risque et d’évolution lente, une surveillance régulière peut être privilégiée, évitant les effets secondaires des traitements tout en maintenant la possibilité d’intervenir si nécessaire.
La chirurgie : La prostatectomie radicale consiste à retirer entièrement la prostate et les vésicules séminales. Elle peut être réalisée par voie ouverte, laparoscopique ou assistée par robot, cette dernière permettant une plus grande précision et une récupération plus rapide.
La radiothérapie : Elle peut être externe (rayons dirigés vers la prostate) ou interne (curiethérapie, implantation de grains radioactifs dans la prostate). Les techniques modernes comme la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) permettent de cibler précisément la tumeur tout en préservant les tissus environnants.
L’hormonothérapie : Ce traitement vise à réduire les niveaux de testostérone qui stimule la croissance des cellules cancéreuses. Elle peut être utilisée seule ou en complément d’autres traitements.
Les thérapies focales : Ces techniques émergentes (ultrasons focalisés de haute intensité, cryothérapie, thérapie photodynamique) permettent de traiter uniquement la zone tumorale en préservant le reste de la prostate, limitant ainsi les effets secondaires.
Prise en charge du cancer des testicules
Le cancer des testicules présente l’un des meilleurs taux de guérison parmi les cancers, notamment grâce à sa sensibilité aux traitements. La prise en charge comprend généralement :
L’orchidectomie : L’ablation chirurgicale du testicule atteint constitue la première étape du traitement. Elle permet également de confirmer le diagnostic par l’analyse histologique.
La chimiothérapie : Souvent utilisée après la chirurgie, elle repose principalement sur des protocoles à base de cisplatine. Son efficacité est particulièrement élevée dans ce type de cancer.
La radiothérapie : Elle peut être indiquée dans certains types histologiques, notamment les séminomes, pour traiter les ganglions lymphatiques abdominaux.
La surveillance active : Pour certains cancers à un stade précoce et après orchidectomie, une surveillance étroite peut être recommandée sans traitement complémentaire immédiat.
La préservation de la fertilité : Avant de débuter les traitements, une conservation du sperme est systématiquement proposée aux patients en âge de procréer.
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FAQ : Vos questions sur les cancers masculins
Quel âge pour commencer le dépistage des cancers masculins ?
Pour le cancer de la prostate, la Haute Autorité de Santé recommande d’envisager un dépistage individuel à partir de 50 ans pour les hommes sans facteur de risque, et dès 45 ans pour ceux ayant des antécédents familiaux ou d’origine afro-caribéenne. Pour le cancer des testicules, l’auto-examen mensuel est recommandé dès la puberté.
Quels sont les effets secondaires des traitements du cancer de la prostate ?
Les principaux effets secondaires peuvent inclure des troubles de l’érection, une incontinence urinaire, une diminution de la libido et une fatigue. Leur fréquence et leur intensité varient selon le traitement choisi et les techniques utilisées. Des solutions existent pour les atténuer et améliorer la qualité de vie post-traitement.
Le cancer des testicules est-il héréditaire ?
Il existe une composante génétique dans certains cas de cancer des testicules. Le risque est multiplié par 8 à 10 chez les frères d’un patient atteint. Cependant, la majorité des cas ne présentent pas de facteur héréditaire clairement identifié. D’autres facteurs comme la cryptorchidie (testicule non descendu) augmentent également le risque.
Comment participer à Movember France ?
Movember est une campagne annuelle de sensibilisation aux problèmes de santé masculine, notamment les cancers. Pour participer, vous pouvez laisser pousser votre moustache en novembre, organiser des collectes de fonds, participer à des événements sportifs ou sensibiliser votre entourage. Toutes les informations sont disponibles sur le site officiel de Movember France.
Quelles sont les dernières avancées dans la prévention du cancer chez l’homme ?
Les recherches récentes se concentrent sur l’identification de marqueurs biologiques plus spécifiques que le PSA pour le dépistage du cancer de la prostate, l’imagerie par résonance magnétique multiparamétrique pour un diagnostic plus précis, et le développement de traitements plus ciblés avec moins d’effets secondaires. Des études épidémiologiques explorent également le rôle protecteur potentiel de certains aliments.
Conclusion : l’importance de la prévention
Face aux cancers masculins, la prévention et le dépistage précoce restent les meilleures armes. L’adoption d’un mode de vie sain (alimentation équilibrée, activité physique régulière, réduction de la consommation d’alcool et arrêt du tabac) constitue la première ligne de défense contre ces maladies.
La sensibilisation aux symptômes et l’adhésion aux recommandations de dépistage sont cruciales pour une détection précoce qui améliore considérablement les chances de guérison. Pour les hommes présentant des antécédents familiaux, une vigilance accrue est recommandée.
N’hésitez pas à consulter régulièrement votre médecin et à aborder ouvertement les questions liées à votre santé masculine. La communication et l’information sont essentielles pour briser les tabous qui entourent encore trop souvent ces cancers.
Pour trouver un professionnel de santé spécialisé près de chez vous, consultez www.doctoome.com



2 commentaires
Goussen
Bravo et merci pour ces commentaires pour la prévention masculine .
Très interessant et très pertinent,
Bien à vous
Doctoome
Merci !