Psychologue clinicienne de formation, Amandine Edard s'est rapidement orientée vers les thérapies de couple et la sexualité. Nous l'avons questionné sur sa spécialisation.
Santé sexuelle

Sexualité : osons en parler sans tabou pour mieux vivre sa vie intime

Psychologue clinicienne de formation, Amandine Edard s’est rapidement orientée vers les thérapies de couple et la sexualité. Nous l’avons questionné sur sa spécialisation.

Après plusieurs années de formation, elle devient formatrice en sexothérapie auprès de professionnels (médecins, gynécologues, psychologues, kiné, ostéo…). Aujourd’hui, elle écrit une thèse sur la sexualité de la femme et consulte en cabinet libéral.

La sexualité fait partie intégrante de la santé globale. Pourtant, elle reste encore un sujet sensible, souvent tabou, même dans les consultations médicales. En tant que psychologue clinicienne et sexothérapeute, j’observe au quotidien combien il est difficile pour les patient(e)s d’aborder ce thème, malgré ses impacts majeurs sur le bien-être psychologique, la vie de couple et la santé en général.

Quels sont les symptômes des troubles sexuels ?

Les troubles sexuels se manifestent par une diversité de symptômes : baisse ou absence de désir, douleurs lors des rapports, difficulté à atteindre l’orgasme, éjaculation prématurée, troubles de l’érection, vaginisme, anorgasmie… Ils peuvent être ponctuels ou persistants, mais dès lors qu’ils provoquent une souffrance ou perturbent la vie relationnelle, une consultation s’impose.

Quelle est leur fréquence et quels traitements envisager ?

Il est difficile d’évaluer précisément la prévalence des troubles sexuels en France, mais les enquêtes révèlent que nombre de couples rencontreront un problème sexuel au cours de leur vie. Les solutions thérapeutiques sont variées : psychothérapie, sexothérapie, approche médicamenteuse, thérapie hormonale, rééducation périnéale, selon le trouble rencontré. La prévention repose sur l’éducation à une sexualité respectueuse, la communication et l’estime de soi.

Reconnaître les signes d’une sexualité en souffrance

Une libido en berne, un plaisir diminué

La baisse du désir est un motif fréquent de consultation. Elle peut s’accompagner d’une absence de plaisir, d’un désintérêt progressif pour l’intimité, ou de douleurs physiques et psychiques durant les rapports. Certaines personnes expriment une perte de motivation, un évitement, voire une anxiété sexuelle.

Les causes sous-jacentes

Plusieurs facteurs influencent la qualité de la vie sexuelle : stress, fatigue, conflits de couple, changements hormonaux (ménopause, andropause), prise de médicaments, maladies chroniques. Mais la routine, le manque de communication ou une mauvaise image de soi comptent aussi parmi les causes majeures. Une sexualité épanouie demande un équilibre entre corps, cœur et esprit.

Le rôle du sexologue et des autres praticiens

Le sexologue est un professionnel formé aux problématiques sexuelles. Il peut être médecin, psychologue ou thérapeute certifié. Il intervient dans les troubles liés à la sexualité individuelle ou conjugale. Mais en fonction de la problématique, on peut aussi consulter un(e) gynécologue, un(e) urologue, un(e) kinésithérapeute spécialisé(e), un(e) endocrinologue ou un(e) psychothérapeute.

Déroulé et rythme des séances

Le premier rendez-vous permet d’identifier le motif de consultation, les attentes du patient et les éléments du contexte relationnel. Le professionnel peut alors proposer un accompagnement structuré sous forme de projet thérapeutique. Celui-ci peut inclure des exercices à domicile, de la psychoéducation, un travail sur les croyances et les comportements. Le rythme des séances est ajusté selon la complexité du cas.

  1. Quand consulter un sexologue ?
    ➤ Dès qu’un trouble, une gêne ou un blocage sexuel impacte votre bien-être ou votre couple.
  2. La baisse de libido est-elle normale ?
    ➤ Elle peut être transitoire et multifactorielle, mais elle n’est jamais une fatalité.
  3. Peut-on retrouver une sexualité satisfaisante après une infidélité ?
    ➤ Oui, un accompagnement en thérapie de couple peut aider à comprendre et reconstruire.
  4. Comment mieux communiquer sur ses désirs sexuels ?
    ➤ Par l’écoute bienveillante, le respect mutuel, et parfois l’aide d’un professionnel.
  5. Fantasmes et masturbation : est-ce problématique ?
    ➤ Non, tant qu’ils ne sont pas exclusifs ou sources de souffrance.

Pourquoi ces questions sont révélatrices

Elles montrent un besoin croissant d’information fiable, de repères rassurants et de solutions concrètes. Beaucoup de personnes hésitent à parler de sexualité par peur d’être jugées ou d’ignorer ce qui est « normal ». Or, il n’y a pas de norme universelle en matière de sexualité. L’important est que la vie sexuelle soit choisie, consentie et satisfaisante pour soi.

Infidélité : comprendre les dynamiques relationnelles

L’infidélité, ou relation extraconjugale (REC), survient rarement sans contexte. Elle peut être le reflet d’un malaise relationnel ou d’un mal-être personnel. Bien qu’elle soit toujours un choix individuel, elle ne doit pas automatiquement entraîner une culpabilité unilatérale du partenaire trompé. Une REC soulève des questions sur l’engagement, les attentes, la communication dans le couple. Elle peut aussi, parfois, être une alerte pour réinvestir son couple autrement.

Le piège de la routine sexuelle

Au début de la relation, l’envie de séduire est naturelle : on soigne son apparence, on innove dans les rapports, on prend du temps pour l’intimité. Avec les années, les contraintes (enfants, travail, fatigue) prennent le dessus. On mise sur le connu, on délaisse la séduction et l’exploration. C’est souvent ce relâchement qui entraîne la baisse du désir. Mais il est toujours possible de réinvestir la complicité, la surprise et l’intimité, avec de petites attentions ou un accompagnement si nécessaire.

La sexualité ne se limite pas à l’acte sexuel. C’est un langage, un lien à l’autre, un espace d’épanouissement personnel et relationnel. Pourtant, la société continue à véhiculer des modèles irréalistes, des normes de performance, et des injonctions qui nuisent à la spontanéité.

Consulter un(e) sexothérapeute, c’est faire le choix de mieux se connaître, de se libérer de ses croyances limitantes, et de réconcilier corps et esprit. Il n’y a pas de sexualité parfaite. Il y a votre sexualité, celle que vous construisez, adaptez, expérimentez. Osons en parler, osons la vivre pleinement.

Pour plus d’infos sur son activité : http://www.psybordeaux.fr

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Par

Chloé de Channes est rédactrice santé et écrit sur de nombreux sujets touchant au parcours de soins, aux enfants, aux maladies de peau, la santé des femmes, etc

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