
Troubles menstruels : Causes, symptômes et traitements efficaces
Les troubles menstruels touchent un grand nombre de femmes à différentes périodes de leur vie. Ils se définissent comme toute anomalie ou irrégularité affectant le cycle menstruel normal, que ce soit dans sa durée, sa fréquence ou l’intensité des saignements. Ces perturbations peuvent grandement impacter la qualité de vie, allant de simples désagréments à des situations invalidantes au quotidien.
En France, près de 30% des femmes en âge de procréer rapportent souffrir de troubles menstruels significatifs. Ces troubles peuvent être le signe de simples fluctuations hormonales passagères, mais aussi révéler des pathologies sous-jacentes nécessitant une prise en charge médicale.
Un diagnostic précoce est primordial, d’une part pour soulager les symptômes parfois très handicapants, et d’autre part pour identifier et traiter d’éventuelles pathologies plus sérieuses. Comprendre son cycle menstruel et reconnaître les signes anormaux constitue donc la première étape vers une meilleure santé gynécologique.
Types de troubles menstruels
Les troubles menstruels se présentent sous différentes formes, chacune avec ses caractéristiques propres. Pour mieux les identifier, il est essentiel de comprendre qu’un cycle menstruel normal dure généralement entre 21 et 35 jours, avec des règles durant de 2 à 7 jours.
Troubles du rythme menstruel
L’aménorrhée se caractérise par l’absence de règles pendant au moins trois cycles consécutifs chez une femme ayant déjà été réglée, ou l’absence de premières règles à 16 ans. On distingue l’aménorrhée primaire (absence des premières règles) de l’aménorrhée secondaire (arrêt des règles après leur apparition). Les causes peuvent être physiologiques (grossesse, allaitement) ou pathologiques (troubles hormonaux, stress intense).
L’oligoménorrhée correspond à des cycles menstruels espacés, supérieurs à 35 jours. Ces règles peu fréquentes touchent souvent les adolescentes en début de puberté ou les femmes approchant de la ménopause, mais peuvent aussi être liées au syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou à des déséquilibres hormonaux.
La polyménorrhée désigne des cycles anormalement courts, inférieurs à 21 jours. Les règles surviennent donc très fréquemment, ce qui peut provoquer fatigue et carences en fer. Ce trouble peut être lié à des déséquilibres hormonaux, des fibromes utérins ou des troubles de l’ovulation.
Troubles de l’abondance des règles
L’hyperménorrhée se définit par des règles anormalement abondantes mais de durée normale. Le volume sanguin excède 80ml par cycle, contre 30 à 40ml normalement. Ce trouble peut provoquer une anémie ferriprive et impacter significativement la qualité de vie.
La ménorragie combine des règles à la fois abondantes et prolongées (plus de 7 jours). Elle peut être causée par des fibromes utérins, des polypes, ou certains troubles de la coagulation. Les femmes souffrant de ménorragie rapportent souvent devoir changer de protection très fréquemment.
L’hypoménorrhée correspond à des règles anormalement peu abondantes. Bien que moins problématique en termes de qualité de vie, ce trouble peut indiquer des déséquilibres hormonaux ou être lié à certaines contraceptions hormonales.
| Type de trouble | Caractéristiques | Causes fréquentes |
|---|---|---|
| Aménorrhée | Absence de règles pendant au moins 3 cycles | Grossesse, stress, troubles hormonaux, perte de poids |
| Oligoménorrhée | Cycles espacés (>35 jours) | SOPK, déséquilibres hormonaux |
| Polyménorrhée | Cycles courts (<21 jours) | Fibromes, troubles de l’ovulation |
| Hyperménorrhée | Règles abondantes | Fibromes, adénomyose, troubles de la coagulation |
| Ménorragie | Règles abondantes et prolongées | Fibromes, polypes, endométriose |
Symptômes et manifestations
Les troubles menstruels s’accompagnent de nombreux symptômes qui peuvent varier en intensité et en nature selon les femmes. Reconnaître ces signes permet d’identifier le problème et d’envisager une consultation médicale adaptée.
Signes physiques
La dysménorrhée, ou douleur menstruelle, est l’un des symptômes les plus fréquents. Elle se manifeste par des crampes pelviennes parfois intenses, irradiant vers le bas du dos ou les cuisses. On distingue la dysménorrhée primaire, présente dès les premières règles sans pathologie sous-jacente, de la dysménorrhée secondaire, apparaissant plus tard et souvent liée à une affection comme l’endométriose. Selon l’INSERM, environ 50 à 90% des femmes en âge de procréer rapportent des douleurs menstruelles, dont 10% souffrent de formes invalidantes.
Les saignements anormaux constituent un autre signe d’alerte majeur. Ils peuvent prendre différentes formes : spotting (petits saignements en dehors des règles), métrorragies (saignements imprévisibles), ménométrorragies (règles abondantes et prolongées). Ces saignements inhabituels doivent toujours faire l’objet d’une attention médicale, surtout s’ils sont récurrents ou s’accompagnent d’autres symptômes.
La fatigue et l’anémie sont des conséquences fréquentes des troubles menstruels, particulièrement en cas de règles abondantes. Les pertes sanguines importantes peuvent conduire à une carence en fer (anémie ferriprive), se manifestant par une fatigue persistante, des vertiges, une pâleur et un essoufflement à l’effort. Selon la HAS, l’anémie ferriprive touche jusqu’à 30% des femmes souffrant de ménorragie.

Impacts psychologiques
Le syndrome prémenstruel (SPM) affecte environ 75% des femmes à des degrés divers. Il se caractérise par un ensemble de symptômes physiques et émotionnels survenant dans les jours précédant les règles : irritabilité, sautes d’humeur, tension mammaire, ballonnements. Dans sa forme sévère, appelée trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), il peut considérablement perturber la vie quotidienne et les relations sociales.
L’anxiété et la dépression peuvent être exacerbées par les troubles menstruels chroniques, créant un cercle vicieux où le stress aggrave les symptômes physiques. Les femmes souffrant d’endométriose ou de SOPK rapportent des taux plus élevés de troubles anxio-dépressifs, en partie liés à l’impact de ces pathologies sur leur qualité de vie et parfois sur leur fertilité. Une étude de l’OMS a montré que les femmes souffrant de troubles menstruels sévères présentent un risque accru de 30% de développer des symptômes dépressifs.
FAQ sur les symptômes du SPM
- Q: Quand commencent généralement les symptômes du SPM ?
R: Les symptômes apparaissent habituellement 7 à 10 jours avant les règles et disparaissent avec le début des saignements ou peu après. - Q: Peut-on distinguer le SPM du trouble dysphorique prémenstruel ?
R: Oui, le TDPM est une forme sévère du SPM avec des symptômes psychologiques intenses (dépression, anxiété, irritabilité extrême) qui perturbent significativement la vie quotidienne. - Q: Les symptômes du SPM sont-ils identiques d’un cycle à l’autre ?
R: Ils peuvent varier en intensité, mais tendent à suivre un schéma récurrent, ce qui permet souvent aux femmes de les anticiper.
Causes et facteurs de risque
Les troubles menstruels peuvent résulter de multiples facteurs, allant des déséquilibres hormonaux naturels aux pathologies gynécologiques plus complexes. Identifier ces causes est essentiel pour une prise en charge adaptée.
Causes hormonales
Les déséquilibres hormonaux sont à l’origine de nombreux troubles menstruels. Le cycle menstruel est principalement régulé par les hormones œstrogènes et progestérone, produites par les ovaires sous l’influence de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Tout déséquilibre dans ce système délicat peut perturber le cycle. Ces déséquilibres peuvent être liés à l’âge (adolescence, périménopause), à certaines conditions médicales, ou encore à la prise de contraceptifs hormonaux.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est l’une des principales causes endocriniennes de troubles menstruels, touchant 5 à 10% des femmes en âge de procréer selon l’INSERM. Cette pathologie se caractérise par une production excessive d’androgènes (hormones masculines), une résistance à l’insuline et la présence de multiples kystes ovariens. Les femmes atteintes de SOPK présentent typiquement des cycles irréguliers, une oligoménorrhée voire une aménorrhée, ainsi que d’autres symptômes comme l’acné ou une pilosité excessive.
Autres facteurs
Le stress et le mode de vie jouent un rôle majeur dans l’équilibre hormonal féminin. Un stress chronique peut perturber l’axe hypothalamo-hypophysaire et modifier la sécrétion des hormones régulatrices du cycle. De même, l’activité physique intensive, les troubles alimentaires, ou les variations importantes de poids peuvent entraîner des irrégularités menstruelles. Selon une étude de la HAS, jusqu’à 30% des aménorrhées secondaires seraient liées à des facteurs psychologiques ou à des modifications du mode de vie.
Les pathologies gynécologiques constituent une autre cause importante de troubles menstruels :
- Les fibromes utérins, tumeurs bénignes se développant dans la paroi utérine, touchent jusqu’à 70% des femmes et peuvent provoquer des règles abondantes et douloureuses.
- L’endométriose, présence de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine, affecte environ 10% des femmes et se manifeste souvent par des dysménorrhées sévères.
- L’adénomyose, caractérisée par la présence de tissu endométrial dans le muscle utérin, provoque également des règles douloureuses et abondantes.
- Les polypes utérins, excroissances bénignes de la muqueuse utérine, peuvent causer des saignements intermenstruels.
Pour identifier précisément la cause de vos troubles menstruels et recevoir un traitement adapté, il est recommandé de consulter un professionnel de santé spécialisé. Trouvez un gynécologue près de chez vous
Diagnostic et traitements
Face à des troubles menstruels persistants, un parcours diagnostic rigoureux permet d’identifier la cause précise et de proposer un traitement adapté. Cette démarche combine interrogatoire médical, examens cliniques et éventuellement des investigations complémentaires.
Examens et tests
L’interrogatoire médical constitue la première étape essentielle du diagnostic. Le praticien s’intéressera à la nature exacte des troubles (fréquence, durée, abondance des règles), aux antécédents personnels et familiaux, ainsi qu’aux éventuels symptômes associés. Un calendrier menstruel détaillé sur plusieurs mois peut s’avérer précieux pour objectiver les troubles.
Le bilan hormonal permet d’explorer les déséquilibres potentiels. Les dosages les plus fréquemment réalisés incluent :
- FSH et LH (hormones hypophysaires) pour évaluer la fonction ovarienne
- Œstradiol et progestérone pour analyser le fonctionnement du cycle
- Testostérone et autres androgènes en cas de suspicion de SOPK
- TSH pour écarter un trouble thyroïdien
- Prolactine, dont l’excès peut perturber l’ovulation
L’échographie pelvienne constitue l’examen d’imagerie de référence. Réalisée par voie endovaginale ou abdominale, elle permet de visualiser l’utérus, les ovaires et d’identifier d’éventuelles anomalies structurelles comme des fibromes, des polypes, des kystes ovariens ou des signes d’endométriose. Selon la HAS, cet examen devrait être systématiquement proposé en cas de trouble menstruel persistant, particulièrement en présence de saignements anormaux.

Dans certains cas, des examens complémentaires peuvent être nécessaires :
- Hystéroscopie : examen endoscopique de la cavité utérine
- IRM pelvienne : particulièrement utile pour diagnostiquer l’endométriose
- Biopsie endométriale : prélèvement de muqueuse utérine pour analyse
Options thérapeutiques
Les traitements médicamenteux varient selon la cause identifiée :
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : efficaces contre les douleurs menstruelles, ils réduisent également le flux sanguin dans les cas de règles abondantes.
- Contraceptifs hormonaux : pilules combinées, patch, anneau vaginal ou stérilet hormonal permettent de réguler le cycle et de réduire l’abondance des règles. L’OMS confirme leur efficacité dans 80% des cas de ménorragies fonctionnelles.
- Acide tranexamique : antifibrinolytique réduisant significativement les saignements menstruels excessifs.
- Progestatifs : prescrits en deuxième partie de cycle ou en continu pour régulariser les saignements.
- Analogues de la GnRH : dans les cas sévères d’endométriose, pour induire une ménopause artificielle temporaire.
Les approches naturelles peuvent compléter la prise en charge médicale :
- Compléments alimentaires : le magnésium peut soulager certains symptômes prémenstruels, tandis que le fer est indiqué en cas d’anémie liée à des règles abondantes.
- Activité physique régulière : l’exercice modéré améliore la circulation sanguine et peut réduire les douleurs menstruelles par libération d’endorphines.
- Techniques de relaxation : yoga, méditation et respiration profonde peuvent aider à gérer le stress et atténuer certains symptômes.
- Phytothérapie : certaines plantes comme l’achillée millefeuille, le gattilier ou l’huile d’onagre montrent des résultats intéressants, bien que les preuves scientifiques restent limitées.
Dans certains cas, une approche chirurgicale peut être envisagée :
- Ablation de fibromes (myomectomie) ou de polypes
- Traitement chirurgical de l’endométriose
- Ablation de l’endomètre (endométrectomie) pour les ménorragies sévères
- Hystérectomie (ablation de l’utérus) en dernier recours
Pour bénéficier d’une prise en charge personnalisée de vos troubles menstruels, consultez un spécialiste qui pourra vous orienter vers le traitement le plus adapté à votre situation. Trouvez un spécialiste près de chez vous
FAQ sur les troubles menstruels
- Quels sont les symptômes du syndrome prémenstruel ?
Le syndrome prémenstruel se manifeste par des symptômes physiques (tension mammaire, ballonnements, maux de tête) et psychologiques (irritabilité, sautes d’humeur, anxiété) apparaissant généralement 7 à 10 jours avant les règles et disparaissant au début des menstruations. - Comment traiter naturellement les douleurs menstruelles ?
Plusieurs approches naturelles peuvent soulager les douleurs menstruelles : application de chaleur sur le bas-ventre, exercice physique modéré, techniques de relaxation (yoga, méditation), compléments de magnésium, et certaines plantes comme le gingembre ou la camomille en tisane. - Quand faut-il consulter pour des règles abondantes ?
Il est recommandé de consulter si vos règles nécessitent de changer de protection toutes les heures pendant plusieurs heures consécutives, si vous devez vous relever la nuit pour changer votre protection, si vos règles durent plus de 7 jours, ou si l’abondance perturbe significativement votre quotidien. - L’endométriose peut-elle causer des troubles menstruels ?
Oui, l’endométriose est une cause fréquente de troubles menstruels. Elle provoque typiquement des règles très douloureuses (dysménorrhée), parfois des saignements anormaux, et des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie). Environ 10% des femmes en âge de procréer sont concernées. - Les troubles menstruels peuvent-ils affecter la fertilité ?
Certains troubles menstruels, particulièrement ceux liés à des problèmes d’ovulation comme dans le SOPK ou l’endométriose, peuvent effectivement diminuer la fertilité. Cependant, avec une prise en charge adaptée, de nombreuses femmes concernées parviennent à concevoir. - La pilule contraceptive peut-elle régler les troubles menstruels ?
La pilule contraceptive, notamment les formulations combinées (œstrogène + progestatif), est souvent efficace pour régulariser le cycle, diminuer l’abondance des règles et soulager les douleurs menstruelles. Elle est fréquemment prescrite comme traitement de première intention pour certains troubles menstruels. - À quel âge les troubles menstruels sont-ils les plus fréquents ?
Les troubles menstruels peuvent survenir à tout âge, mais sont particulièrement fréquents à trois périodes : après la puberté (premiers cycles souvent irréguliers), après une grossesse (temps de retour à la normale variable), et à l’approche de la ménopause (périménopause avec cycles irréguliers et saignements parfois abondants).
Conclusion
Les troubles menstruels, bien que fréquents, ne doivent jamais être négligés car ils peuvent significativement altérer la qualité de vie et parfois signaler des pathologies sous-jacentes nécessitant une prise en charge. Qu’il s’agisse d’irrégularités du cycle, de douleurs invalidantes ou de saignements anormaux, ces manifestations méritent une attention médicale dès lors qu’elles persistent ou s’intensifient.
L’identification précise du trouble et de sa cause permet d’orienter vers un traitement adapté, qu’il soit médicamenteux, hormonal, naturel ou parfois chirurgical. Les avancées médicales récentes offrent aujourd’hui des solutions efficaces pour la majorité des femmes concernées, permettant de restaurer un cycle normal ou du moins de contrôler efficacement les symptômes.
Il est essentiel de rappeler l’importance d’une communication ouverte avec les professionnels de santé sur ce sujet encore parfois tabou. Une meilleure connaissance de son propre cycle, associée à un suivi médical adapté, constitue la clé d’une prise en charge optimale.
N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé spécialisé pour tout trouble menstruel persistant ou impactant votre qualité de vie. Trouvez un gynécologue qualifié près de chez vous


