
Endométriose : une maladie de plus en plus répandue ?
On entend de plus en plus parler de l’Endométriose, pourtant il est difficile de cerner ce que cela implique et ce que c’est réellement. Cette maladie touche 1 femme sur 10, alors savez-vous ce que c’est ? Êtes-vous concernées ?
On vous explique tout avec Marie-Rose Galès, écrivaine et surtout créatrice du blog « Endométriose mon amour« .
L’endométriose, qu’est-ce que c’est ?
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique caractérisée par la présence de tissus semblables à l’endomètre, mais situés en dehors de l’utérus. Ces tissus anormaux, appelés lésions ou implants, peuvent se développer sur les ovaires, les trompes de Fallope, le péritoine ou même d’autres organes comme la vessie ou l’intestin. Contrairement à l’endomètre normal, ces lésions réagissent aux fluctuations hormonales du cycle menstruel, provoquant des inflammations et des douleurs.
Les formes de l’endométriose varient, allant d’une atteinte asymptomatique à des manifestations sévères. Les symptômes peuvent évoluer au fil du temps, compliquant ainsi son diagnostic.
Bon à savoir : Plusieurs associations, comme Endomind, offrent un soutien aux patientes atteintes d’endométriose. Elles partagent des ressources utiles pour mieux vivre avec cette maladie.
La prévalence de l’endométriose
L’endométriose touche environ 10 % des femmes en âge de procréer dans le monde. En France, cela représente près de 2 à 4 millions de femmes. Malgré cette forte prévalence, le diagnostic est souvent tardif, avec un délai moyen de 7 à 10 ans après l’apparition des premiers symptômes. Cette situation s’explique par un manque de sensibilisation, aussi bien chez les patientes que chez certains professionnels de santé.
Quelles sont les conséquences ?
Les lésions liées à l’endométriose peuvent engendrer plusieurs conséquences :
- Douleurs chroniques : Les substances irritantes produites par les lésions déclenchent des douleurs neuropathiques. Cela se traduit par des sensations d’étau dans le bassin, de décharges électriques ou de coups d’aiguille. Ces douleurs peuvent être invalidantes au quotidien.
- Adhérences : En réponse à l’inflammation, le corps fabrique des adhérences, qui collent les organes entre eux. Cela peut entraîner des dysfonctionnements digestifs, urinaires ou reproductifs.
- Infertilité : Près de 30 à 40 % des femmes atteintes d’endométriose rencontrent des difficultés pour concevoir un enfant.
Quels sont les symptômes de l’endométriose ?
L’endométriose peut se manifester par divers symptômes :
- Dysmenorrhées (règles douloureuses) : Des douleurs menstruelles intenses et persistantes.
- Dyspareunie : Des douleurs pendant ou après les rapports sexuels.
- Troubles digestifs : Constipation, diarrhée ou douleurs abdominales.
- Douleurs pelviennes chroniques : Indépendantes du cycle menstruel.
- Difficultés urinaires : Sensation de brûlures ou douleurs à la miction.
- Fatigue intense : Liée à l’inflammation et au stress chronique.
Certaines femmes peuvent être asymptomatiques, retardant ainsi le diagnostic de plusieurs années. Il est crucial de consulter un professionnel de santé en cas de suspicion.
Le parcours de soins pour l’endométriose
1. Diagnostic : Le diagnostic repose sur une combinaison d’éléments cliniques et d’examens d’imagerie. Une échographie pelvienne ou une IRM permettent souvent d’identifier les lésions. Dans certains cas, une coelioscopie (intervention chirurgicale exploratoire) peut être nécessaire.
2. Suivi médical : Une fois le diagnostic posé, un suivi régulier avec un spécialiste est indispensable. Le gynécologue joue un rôle central dans la gestion de la maladie, mais d’autres professionnels, comme les algologues (spécialistes de la douleur), peuvent être impliqués.
3. Prise en charge multidisciplinaire : Outre les traitements médicaux, le recours à des thérapeutes comme des kinésithérapeutes, des nutritionnistes ou des psychologues peut grandement améliorer la qualité de vie des patientes.
Comment vivre avec l’endométriose au quotidien ?
1. Suivi médical : Un suivi régulier avec un gynécologue spécialisé permet d’établir un diagnostic précis et de proposer des traitements adaptés.
2. Traitements : Il n’existe pas de traitement curatif pour l’endométriose. Toutefois, des solutions permettent de soulager les symptômes, comme :
- Les traitements hormonaux (pilule contraceptive, agonistes de la GnRH).
- Les anti-inflammatoires non stéroïdéens (AINS) pour les douleurs.
- La chirurgie en cas de lésions étendues ou d’adhérences.
3. Soutien psychologique : La prise en charge des douleurs chroniques peut nécessiter un accompagnement psychologique pour mieux gérer l’impact émotionnel de la maladie.
4. Adaptation du mode de vie : Une alimentation anti-inflammatoire, la pratique d’une activité physique douce et des techniques de relaxation peuvent améliorer la qualité de vie.
FAQ : Les questions les plus fréquemment posées sur l’endométriose
1. Quels sont les premiers signes de l’endométriose ? Les douleurs menstruelles intenses et les troubles digestifs sont souvent les premiers signes. Cependant, un diagnostic médical est indispensable.
2. Peut-on guérir de l’endométriose ? Il n’existe pas de guérison, mais les traitements permettent de contrôler les symptômes.
3. L’endométriose provoque-t-elle toujours une infertilité ? Non, toutes les femmes atteintes ne rencontrent pas de difficultés à concevoir.
4. Quels examens permettent de diagnostiquer l’endométriose ? L’échographie pelvienne et l’IRM sont les examens les plus courants.
5. Existe-t-il des aliments à éviter avec l’endométriose ? Certains aliments inflammatoires, comme le sucre raffiné et les produits transformés, peuvent aggraver les symptômes. Une alimentation équilibrée est recommandée.
Pourquoi l’endométriose n’a-t-elle été reconnue comme maladie que récemment ?
L’endométriose a longtemps été sous-estimée en raison de plusieurs facteurs historiques et sociétaux :
- Une perception biaisée des douleurs menstruelles : Pendant des siècles, les douleurs liées aux règles étaient considérées comme « normales » et ne justifiant pas de prise en charge médicale. Cette banalisation a retardé la reconnaissance des symptômes.
- Un manque de recherches scientifiques : Jusqu’à récemment, peu de fonds étaient consacrés à l’étude des pathologies féminines. Ce retard a freiné l’évolution des connaissances sur l’endométriose.
- Un tabou autour de la santé menstruelle : Les thèmes liés aux règles et à la santé gynécologique étaient souvent évités, même dans les milieux médicaux. Cette réticence à aborder ces sujets a contribué à un manque de reconnaissance de la maladie.
- Une approche genrée de la douleur : Les femmes qui se plaignaient de douleurs étaient parfois perçues comme émotives ou exagérant leurs symptômes. Cette attitude a conduit à une sous-estimation de l’impact réel de l’endométriose.
- Des avancées récentes : Ce n’est que dans les dernières décennies que des progrès médicaux, comme l’utilisation de l’IRM et de la coelioscopie, ont permis de poser des diagnostics plus précis et de démontrer l’ampleur de la maladie.
Pourquoi parle-t-on davantage d’endométriose aujourd’hui ?
La sensibilisation autour de l’endométriose s’est accrue ces dernières années grâce à plusieurs facteurs :
- Des campagnes de sensibilisation : De nombreuses associations et patientes se mobilisent pour dénoncer le tabou entourant cette maladie et informer le grand public. Ces initiatives ont permis de mettre en lumière les souffrances des femmes concernées.
- La prise de parole des personnalités publiques : Certaines célébrités atteintes d’endométriose ont choisi de partager leur expérience, contribuant à briser le silence et à encourager les femmes à consulter.
- L’évolution des connaissances médicales : Les progrès dans la recherche ont permis de mieux comprendre la maladie et de développer des outils diagnostiques plus précis, réduisant ainsi les délais de diagnostic.
- Les réseaux sociaux : Ces plateformes sont devenues des lieux d’échange et de soutien où les femmes partagent leurs histoires et leurs solutions pour mieux vivre avec la maladie.
À savoir que l’endométriose, a longtemps été appelée « hystérie ». En effet, on pensait que cette maladie était psychologique et ne concernait que les femmes douillettes. Il n’en est rien. L’endométriose se matérialise par des métastases qui sont bien réelles.
Alors la prochaine fois que votre collègue sera absente à cause de ses règles, au lieu de la blâmer, envoyez lui un SMS pour savoir si elle va mieux ! Prenez soin de votre santé.
Marie-Rose Galès , écrivaine
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