
Ostéoporose : Symptômes, Diagnostic et Traitements Efficaces
L’ostéoporose est une maladie silencieuse qui affecte la solidité des os, les rendant fragiles et vulnérables aux fractures. Cette pathologie touche plus de 3 millions de personnes en France, principalement des femmes après la ménopause, mais également des hommes âgés. Souvent qualifiée de « maladie silencieuse », l’ostéoporose progresse généralement sans symptômes jusqu’à ce qu’une fracture survienne, révélant alors la fragilité osseuse sous-jacente.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’ostéoporose représente un problème majeur de santé publique avec des conséquences significatives tant sur la qualité de vie des patients que sur les coûts de santé. Les fractures ostéoporotiques, notamment celles du col du fémur, peuvent entraîner une perte d’autonomie considérable et augmenter la mortalité chez les personnes âgées.
Le dépistage précoce de l’ostéoporose constitue un enjeu crucial pour prévenir les fractures et leurs complications. Heureusement, les avancées médicales permettent aujourd’hui de détecter la maladie avant l’apparition de fractures et de proposer des stratégies de prévention et de traitement efficaces.
Comprendre l’ostéoporose
Qu’est-ce que l’ostéoporose ?
L’ostéoporose se caractérise par une diminution de la densité osseuse et une altération de la microarchitecture du tissu osseux. En condition normale, notre squelette est constamment remanié grâce à un équilibre entre la formation osseuse (assurée par les ostéoblastes) et la résorption osseuse (effectuée par les ostéoclastes). Dans l’ostéoporose, cet équilibre est perturbé, entraînant une perte progressive de la masse osseuse.
Le mécanisme principal de l’ostéoporose repose sur un déséquilibre entre la destruction et la formation osseuse. Le tissu osseux devient ainsi moins dense, plus poreux (comme le suggère l’étymologie du terme « ostéoporose » qui signifie « os poreux ») et plus vulnérable aux fractures, même lors de traumatismes mineurs ou de gestes quotidiens.
Plusieurs facteurs de risque contribuent au développement de l’ostéoporose :
- Âge : La perte osseuse s’accélère naturellement avec l’âge, particulièrement après 50 ans
- Sexe : Les femmes sont plus touchées que les hommes, notamment en raison de la chute d’œstrogènes à la ménopause
- Génétique : Les antécédents familiaux d’ostéoporose augmentent le risque
- Corpulence : Un indice de masse corporelle faible (IMC < 19 kg/m²) constitue un facteur de risque
- Mode de vie : Tabagisme, consommation excessive d’alcool, sédentarité
- Alimentation : Carence en calcium et en vitamine D
Types d’ostéoporose
On distingue principalement deux types d’ostéoporose :
- L’ostéoporose primaire : Elle survient sans cause sous-jacente identifiable et comprend :
- L’ostéoporose post-ménopausique (type I) : due à la chute des œstrogènes
- L’ostéoporose sénile (type II) : liée au vieillissement naturel, après 70-75 ans
- L’ostéoporose idiopathique : rare, touchant les jeunes adultes sans cause identifiable
- L’ostéoporose secondaire : Causée par des maladies sous-jacentes ou des traitements médicamenteux comme :
- Les maladies endocriniennes (hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie)
- Les maladies inflammatoires chroniques (polyarthrite rhumatoïde)
- Les traitements à base de corticoïdes au long cours
- Certaines maladies digestives (maladie cœliaque, maladies inflammatoires de l’intestin)
Ostéoporose chez l’homme
Bien que moins fréquente que chez la femme, l’ostéoporose masculine concerne environ 20% des cas d’ostéoporose. Elle se manifeste généralement plus tard que chez la femme (après 65-70 ans) et présente certaines spécificités.
Chez l’homme, l’ostéoporose est souvent secondaire (30 à 60% des cas contre 10% chez la femme) et liée à des causes identifiables comme :
- L’hypogonadisme (déficit en testostérone)
- L’alcoolisme chronique
- La corticothérapie prolongée
- Certaines maladies chroniques (hépatiques, rénales, endocriniennes)
Les hommes présentent généralement une densité osseuse initiale plus élevée et ne subissent pas la perte osseuse rapide associée à la ménopause. Cependant, leur mortalité après une fracture de hanche est plus élevée que celle des femmes, soulignant l’importance du dépistage également dans cette population.
Symptômes et diagnostic de l’ostéoporose
Signes et symptômes
L’ostéoporose est souvent qualifiée de « maladie silencieuse » car elle progresse généralement sans symptômes perceptibles jusqu’à la survenue d’une fracture. Les manifestations cliniques les plus courantes sont :
- Fractures ostéoporotiques : Elles surviennent spontanément ou suite à un traumatisme mineur et concernent principalement :
- Les vertèbres (fractures vertébrales par tassement)
- Le col du fémur (fracture de la hanche)
- Le poignet (fracture du radius distal ou fracture de Pouteau-Colles)
- L’humérus proximal
- Perte de taille : Une diminution progressive de la taille (supérieure à 3 cm) est souvent liée à des tassements vertébraux multiples
- Modification de la posture : Apparition d’une cyphose dorsale (dos voûté) appelée « dos de douairière » ou « cyphose ostéoporotique »
- Douleurs dorsales chroniques : Conséquence des fractures vertébrales, souvent aggravées par la station debout prolongée
Les fractures vertébrales peuvent passer inaperçues dans 60-70% des cas, se manifestant uniquement par des douleurs dorsales transitoires. C’est pourquoi la mesure régulière de la taille chez les personnes à risque est recommandée pour détecter précocement une perte de hauteur évocatrice de tassements vertébraux.
Méthodes de diagnostic
Le diagnostic de l’ostéoporose repose principalement sur la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA ou DEXA), considérée comme l’examen de référence.
La densitométrie osseuse consiste à mesurer la densité minérale osseuse en g/cm² au niveau de sites squelettiques spécifiques, généralement :
- Le rachis lombaire (L1-L4)
- L’extrémité supérieure du fémur (col fémoral et hanche totale)
- Parfois l’avant-bras (radius)
L’interprétation des résultats se fait selon les critères de l’OMS, en comparant la densité osseuse du patient à celle d’adultes jeunes en bonne santé (T-score) :
- T-score ≥ -1 : densité osseuse normale
- T-score entre -1 et -2,5 : ostéopénie (diminution de la masse osseuse)
- T-score ≤ -2,5 : ostéoporose
- T-score ≤ -2,5 + fracture de fragilité : ostéoporose sévère
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la réalisation d’une ostéodensitométrie dans plusieurs situations à risque :
- Antécédent de fracture de fragilité
- Ménopause précoce (avant 40 ans)
- Antécédents familiaux de fracture du col fémoral
- IMC inférieur à 19 kg/m²
- Corticothérapie prolongée
- Pathologies associées à l’ostéoporose
Autres examens complémentaires peuvent être réalisés pour préciser le diagnostic :
- Bilans biologiques : bilan phosphocalcique, marqueurs du remodelage osseux, recherche de causes secondaires
- Imagerie : radiographies du rachis pour détecter des fractures vertébrales asymptomatiques
- Évaluation du risque fracturaire : outils comme FRAX® qui intègre les facteurs de risque cliniques et la DMO pour estimer le risque de fracture à 10 ans
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Prévention et traitement de l’ostéoporose
Stratégies de prévention
La prévention de l’ostéoporose doit idéalement commencer dès le plus jeune âge pour atteindre un capital osseux optimal, puis se poursuivre tout au long de la vie. Les mesures préventives essentielles comprennent :
Alimentation riche en calcium et vitamine D
Le calcium est le principal constituant minéral de l’os. Les apports journaliers recommandés varient selon l’âge :
- Enfants et adolescents : 1000-1200 mg/jour
- Adultes : 1000 mg/jour
- Femmes ménopausées et personnes âgées : 1200 mg/jour
Les sources alimentaires principales de calcium comprennent :
- Produits laitiers : lait, yaourts, fromages
- Eaux minérales riches en calcium
- Légumes verts (épinards, brocoli, chou)
- Fruits secs et oléagineux
La vitamine D est essentielle à l’absorption intestinale du calcium. Elle est synthétisée par la peau sous l’action des rayons UV, mais peut également être apportée par l’alimentation :
- Poissons gras (saumon, maquereau)
- Huile de foie de morue
- Œufs
- Produits enrichis
Une supplémentation en vitamine D peut être nécessaire chez les personnes âgées, particulièrement en cas d’exposition solaire insuffisante.
Exercices physiques recommandés
L’activité physique régulière est fondamentale pour la santé osseuse. Deux types d’exercices sont particulièrement bénéfiques :
- Exercices en charge (stimulant la formation osseuse) :
- Marche rapide
- Jogging
- Danse
- Tennis
- Montée d’escaliers
- Exercices de renforcement musculaire (améliorant l’équilibre et réduisant le risque de chute) :
- Musculation adaptée
- Exercices avec résistance
- Tai-chi, yoga
Pour les personnes âgées ou déjà atteintes d’ostéoporose, des programmes spécifiques doivent être adaptés sous la supervision d’un professionnel de santé pour éviter les risques de fracture.
Autres mesures préventives
- Arrêt du tabac
- Limitation de la consommation d’alcool
- Prévention des chutes : adaptation du domicile, correction des troubles visuels, revue des traitements pouvant favoriser les chutes
- Maintien d’un poids santé
Options de traitement
Le traitement de l’ostéoporose vise à réduire le risque de fractures par une approche personnalisée tenant compte du profil du patient, de son risque fracturaire et de ses comorbidités.
Traitements médicamenteux
Plusieurs classes thérapeutiques sont disponibles :
- Bisphosphonates : Ils constituent le traitement de première intention. Ces médicaments inhibent la résorption osseuse en agissant sur les ostéoclastes.
- Alendronate (Fosamax®)
- Risédronate (Actonel®)
- Acide zolédronique (Aclasta®) en intraveineuse annuelle
- Inhibiteur du RANKL : Le dénosumab (Prolia®) est un anticorps monoclonal administré en injection sous-cutanée semestrielle qui bloque la formation et l’activité des ostéoclastes.
- Modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERM) : Le raloxifène (Evista®) agit comme un œstrogène sur l’os tout en ayant des effets anti-œstrogéniques sur le sein.
- Traitement hormonal substitutif (THS) : Peut être envisagé chez certaines femmes en péri-ménopause avec symptômes climatériques, pour une durée limitée.
- Traitement ostéoformateur : Le tériparatide (Forsteo®), analogue de la parathormone, stimule la formation osseuse. Réservé aux ostéoporoses sévères.
- Traitement séquentiel : Romosozumab (Evenity®), anticorps monoclonal qui augmente la formation osseuse et diminue la résorption.
Tous ces traitements nécessitent une supplémentation concomitante en calcium et vitamine D pour être pleinement efficaces.
Approches alternatives et complémentaires
Bien que les traitements médicamenteux restent la pierre angulaire du traitement de l’ostéoporose établie, certaines approches complémentaires peuvent être bénéfiques :
- Kinésithérapie : Programmes d’exercices adaptés pour renforcer la musculature et améliorer l’équilibre
- Ergothérapie : Adaptation du domicile pour réduire le risque de chutes
- Appareillage : Orthèses pour soulager les douleurs vertébrales
- Techniques de relaxation : Yoga, tai-chi pour améliorer la posture et l’équilibre
La prise en charge de la douleur chronique associée aux fractures vertébrales peut nécessiter des analgésiques et parfois des techniques interventionnelles comme la vertébroplastie ou la cyphoplastie dans certains cas spécifiques.
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FAQ sur l’ostéoporose
Comment prévenir l’ostéoporose ?
La prévention de l’ostéoporose repose sur une alimentation riche en calcium et vitamine D, une activité physique régulière en charge, l’arrêt du tabac, la limitation de l’alcool et le maintien d’un poids santé. La supplémentation en calcium et vitamine D est souvent recommandée pour les personnes à risque, particulièrement après 65 ans.
Quels sont les aliments riches en calcium ?
Les principales sources alimentaires de calcium comprennent les produits laitiers (lait, yaourt, fromage), certaines eaux minérales, les légumes verts à feuilles (chou kale, brocoli), les légumineuses, les fruits secs (figues, amandes), les graines de sésame et le tofu enrichi en calcium. Un adulte devrait consommer environ 1000 à 1200 mg de calcium par jour.
À quel âge faire une densitométrie osseuse ?
La HAS recommande une densitométrie osseuse pour toutes les femmes ménopausées présentant des facteurs de risque d’ostéoporose. En l’absence de facteurs de risque, un premier dépistage est généralement conseillé autour de 65 ans pour les femmes et 70 ans pour les hommes. Les personnes ayant des facteurs de risque spécifiques peuvent nécessiter un dépistage plus précoce.
L’ostéoporose est-elle réversible ?
L’ostéoporose n’est pas complètement réversible, mais son évolution peut être ralentie ou stabilisée grâce aux traitements actuels. Les médicaments ostéoformateurs peuvent augmenter la densité osseuse dans une certaine mesure. L’objectif principal des traitements est de réduire le risque de fractures et d’améliorer la qualité osseuse plutôt que de restaurer complètement la masse osseuse perdue.
Quels exercices sont recommandés en cas d’ostéoporose ?
Les exercices recommandés pour les personnes atteintes d’ostéoporose sont principalement les exercices en charge modérée (marche, danse douce), les exercices de renforcement musculaire adaptés et les activités améliorant l’équilibre comme le tai-chi. Il faut éviter les mouvements brusques, les flexions excessives du tronc et les activités à haut risque de chute. Un kinésithérapeute peut élaborer un programme adapté.
Quelle est la différence entre ostéoporose et ostéopénie ?
L’ostéopénie représente un stade intermédiaire entre la densité osseuse normale et l’ostéoporose. Elle correspond à un T-score compris entre -1 et -2,5 à la densitométrie osseuse, tandis que l’ostéoporose est définie par un T-score inférieur ou égal à -2,5. L’ostéopénie indique un risque accru de développer une ostéoporose et nécessite des mesures préventives renforcées.
Combien de temps dure un traitement contre l’ostéoporose ?
La durée du traitement contre l’ostéoporose varie selon le médicament utilisé et le profil du patient. Les bisphosphonates sont généralement prescrits pour 3 à 5 ans, puis réévalués avec possibilité de pause thérapeutique si l’amélioration est satisfaisante. Le dénosumab nécessite un traitement continu car son arrêt peut entraîner un rebond de résorption osseuse. Une réévaluation régulière par le médecin est essentielle.
Conclusion
L’ostéoporose représente un enjeu majeur de santé publique dont l’impact continuera de croître avec le vieillissement de la population. Cette pathologie, longtemps considérée comme une conséquence inévitable du vieillissement, est aujourd’hui reconnue comme une maladie à part entière, pouvant être prévenue, diagnostiquée et traitée efficacement.
Le dépistage précoce par ostéodensitométrie chez les personnes à risque constitue une étape cruciale pour identifier la maladie avant la survenue de fractures invalidantes. Les stratégies thérapeutiques actuelles, associant mesures hygiéno-diététiques et traitements pharmacologiques adaptés, permettent de réduire significativement le risque fracturaire et d’améliorer la qualité de vie des patients.
L’approche optimale de l’ostéoporose repose sur plusieurs piliers fondamentaux :
- Prévention tout au long de la vie, dès l’enfance et l’adolescence
- Identification des personnes à risque
- Diagnostic précoce avant la première fracture
- Traitement personnalisé et adapté au profil du patient
- Suivi régulier pour assurer l’observance et évaluer l’efficacité du traitement
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