
Rhinopharyngite : Symptômes, Traitements et Prévention Efficace
La rhinopharyngite, communément appelée rhume, est l’une des infections respiratoires les plus fréquentes au monde. Cette inflammation du rhinopharynx (zone située à l’arrière des fosses nasales) touche en moyenne chaque adulte 2 à 3 fois par an, et jusqu’à 8 fois annuellement chez l’enfant. En France, elle représente environ 30% des consultations pédiatriques en période hivernale, ce qui en fait un véritable enjeu de santé publique.
Bien que souvent bénigne et d’évolution spontanément favorable, la rhinopharyngite peut altérer significativement la qualité de vie, perturber le sommeil et les activités quotidiennes. Ses répercussions socioéconomiques sont considérables : absentéisme scolaire, arrêts de travail et coûts liés aux traitements.
Cet article fait le point sur les connaissances actuelles concernant cette pathologie courante : ses causes, ses symptômes caractéristiques, les traitements recommandés selon les dernières données scientifiques, ainsi que les mesures de prévention efficaces pour limiter sa propagation.
Qu’est-ce que la rhinopharyngite ?
La rhinopharyngite est une inflammation aiguë de la muqueuse du rhinopharynx, principalement d’origine virale. Cette infection des voies respiratoires supérieures, banale mais inconfortable, se caractérise par une inflammation touchant à la fois le nez (rhino) et le pharynx (pharyngite), d’où son nom.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la rhinopharyngite est l’infection respiratoire la plus répandue dans le monde, avec une estimation de plus d’un milliard d’épisodes annuels. Elle survient principalement durant les périodes automno-hivernales, entre octobre et mars, mais peut se manifester tout au long de l’année.
Causes et facteurs de risque
La rhinopharyngite est causée dans plus de 90% des cas par des virus. Plus de 200 virus différents peuvent en être responsables, les plus fréquents étant :
- Les rhinovirus (responsables de 30 à 50% des rhumes)
- Les coronavirus (hors SARS-CoV-2, responsables de 10 à 15% des cas)
- Les virus respiratoires syncytiaux (VRS)
- Les adénovirus
- Les virus parainfluenza
Certains facteurs favorisent la survenue des rhinopharyngites :
- Âge : les enfants sont particulièrement vulnérables en raison de leur système immunitaire en développement
- Collectivités : crèches, écoles, transports en commun bondés
- Saison froide : air sec, confinement, survie prolongée des virus
- Tabagisme actif ou passif qui altère les défenses respiratoires
- Déficit immunitaire congénital ou acquis
- Fatigue et stress chroniques
Mécanismes de transmission
La rhinopharyngite se transmet principalement de deux façons :
1. Voie directe : par gouttelettes respiratoires émises lors de la toux ou des éternuements d’une personne infectée. Ces gouttelettes contenant des particules virales peuvent atteindre directement les muqueuses (nez, bouche, yeux) d’une personne à proximité.
2. Voie indirecte : par contact avec des surfaces contaminées (poignées de porte, interrupteurs, téléphones) sur lesquelles le virus peut survivre plusieurs heures. Le virus est ensuite porté aux muqueuses par les mains.

La contagiosité est maximale durant les 2-3 premiers jours de l’infection, parfois même avant l’apparition des symptômes, ce qui explique sa propagation rapide en collectivité.
| Caractéristiques | Rhinopharyngite (Rhume) | Grippe |
|---|---|---|
| Début | Progressif | Brutal |
| Fièvre | Absente ou modérée (≤ 38°C) | Élevée (≥ 38,5°C), durant 3-5 jours |
| Symptômes généraux | Légers (fatigue modérée) | Intenses (courbatures, céphalées, asthénie) |
| Congestion nasale | Marquée | Variable |
| Durée moyenne | 7-10 jours | 1-2 semaines |
| Agent pathogène | Multiples virus (rhinovirus+++) | Virus influenza |
Symptômes de la rhinopharyngite
La rhinopharyngite se manifeste par un ensemble de symptômes caractéristiques qui apparaissent généralement 1 à 3 jours après la contamination virale. L’intensité des signes cliniques varie selon l’âge du patient, son état immunitaire et le virus en cause.
Signes cliniques chez l’adulte
Chez l’adulte, l’évolution classique de la rhinopharyngite suit généralement trois phases distinctes :
- Phase d’invasion (1-2 jours) :
- Sensation de malaise général
- Irritation et démangeaison nasale
- Éternuements répétés
- Sécheresse et picotements dans la gorge
- Fièvre légère (37,5-38°C) ou absente
- Phase d’état (2-4 jours) :
- Obstruction nasale souvent bilatérale
- Rhinorrhée claire et abondante
- Maux de gorge plus prononcés
- Toux sèche possible, surtout la nuit
- Conjonctivite modérée parfois associée
- Altération de l’odorat et du goût
- Phase de résolution (3-5 jours) :
- Évolution vers une rhinorrhée plus épaisse et jaunâtre
- Diminution progressive de l’obstruction nasale
- Toux plus grasse
- Disparition du malaise général

La rhinopharyngite non compliquée guérit spontanément en 7 à 10 jours chez l’adulte, mais certains symptômes comme la toux peuvent persister jusqu’à 2-3 semaines.
Particularités chez l’enfant
Chez l’enfant, particulièrement avant 6 ans, la rhinopharyngite présente quelques spécificités :
- Fièvre souvent plus élevée (38-39°C) et plus prolongée
- Symptomatologie plus bruyante avec pleurs et irritabilité
- Troubles alimentaires fréquents (difficultés à téter ou manger)
- Troubles du sommeil plus marqués
- Écoulement nasal postérieur provoquant souvent toux et vomissements
- Risque accru d’otite moyenne aiguë (par inflammation de la trompe d’Eustache)
Les nourrissons de moins de 3 mois méritent une attention particulière car la rhinopharyngite peut entraver leur respiration nasale, obligatoire à cet âge, et compromettre leur alimentation.
La durée d’évolution est généralement plus longue chez l’enfant (10-12 jours) avec une récupération progressive. En collectivité, les rhinopharyngites peuvent se succéder pendant plusieurs semaines, donnant l’impression d’une infection persistante alors qu’il s’agit d’infections virales différentes.
Prise en charge et traitements
La prise en charge de la rhinopharyngite vise essentiellement à soulager les symptômes, l’infection virale guérissant spontanément. Les recommandations thérapeutiques actuelles, basées sur les dernières données de la Haute Autorité de Santé (HAS), privilégient une approche symptomatique adaptée à l’âge et aux manifestations cliniques.
Traitements médicamenteux
Lavage des fosses nasales : C’est la base de tout traitement. Le sérum physiologique ou les solutions d’eau de mer isotoniques permettent de désobstruer les narines, fluidifier les sécrétions et limiter la prolifération virale.
Antalgiques et antipyrétiques : Pour soulager les douleurs et la fièvre, le paracétamol reste le médicament de premier choix, notamment chez l’enfant. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène peuvent être utilisés chez l’adulte, mais avec prudence.
Vasoconstricteurs nasaux : Réservés à l’adulte et pour une durée maximale de 5 jours, ils peuvent temporairement améliorer l’obstruction nasale. Ils sont contre-indiqués chez l’enfant, les femmes enceintes, et en cas d’hypertension ou de problèmes cardiaques.
Antibiotiques : Ils n’ont aucune place dans le traitement de la rhinopharyngite non compliquée, qui est d’origine virale. Selon l’ANSM et la HAS, leur prescription systématique contribue à l’antibiorésistance sans apporter de bénéfice clinique. Ils ne sont indiqués qu’en cas de surinfection bactérienne avérée.
Antihistaminiques : Peu efficaces dans la rhinopharyngite virale aiguë, ils peuvent néanmoins être utilisés brièvement pour réduire la rhinorrhée.
Autres médicaments : Les antitussifs, décongestionnants oraux et antiseptiques pharyngés ont une efficacité limitée et peuvent présenter des effets indésirables. Leur usage systématique n’est pas recommandé.
Remèdes naturels efficaces
Plusieurs approches non médicamenteuses ont montré un certain bénéfice dans la prise en charge des symptômes de la rhinopharyngite :
- Hydratation : Boire abondamment aide à fluidifier les sécrétions et facilite leur élimination.
- Miel : Particulièrement pour la toux, chez l’adulte et l’enfant de plus d’un an (contre-indiqué avant en raison du risque de botulisme infantile).
- Inhalations : La vapeur d’eau tiède peut soulager temporairement la congestion nasale (avec précaution pour éviter les brûlures).
- Surélévation de la tête : Pour faciliter la respiration nocturne et limiter l’écoulement post-nasal.
- Repos : Essentiel pour permettre à l’organisme de mobiliser ses défenses immunitaires.
D’autres remèdes comme la vitamine C, le zinc, l’échinacée ou la propolis ont fait l’objet de recherches avec des résultats variables. Selon une méta-analyse Cochrane, le zinc pris précocement pourrait réduire la durée des symptômes, mais les preuves restent limitées.

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Cas particuliers et complications
Si la rhinopharyngite est généralement une affection bénigne, elle peut parfois s’aggraver ou présenter des particularités qui nécessitent une attention spécifique, notamment chez certaines populations vulnérables.
Rhinopharyngite chez le nourrisson
Chez le nourrisson de moins de 3 mois, la rhinopharyngite peut rapidement devenir problématique. Leur respiration étant exclusivement nasale, une obstruction complète peut entraîner des difficultés respiratoires significatives, des troubles de l’alimentation et une déshydratation.
Les signes d’alerte nécessitant une consultation médicale urgente sont :
- Refus alimentaire ou diminution de plus de 50% des apports habituels
- Respiration rapide (plus de 60 respirations par minute)
- Tirage intercostal ou battement des ailes du nez
- Fièvre persistante supérieure à 38°C
- Troubles du comportement (léthargie ou irritabilité excessive)
La désinfection rhinopharyngée avec du sérum physiologique est le pilier de la prise en charge, à réaliser avant chaque repas et au coucher.
Complications possibles
La rhinopharyngite peut évoluer vers diverses complications, plus fréquentes chez l’enfant :
- Otite moyenne aiguë : Touche 10 à 30% des enfants après une rhinopharyngite
- Sinusite : Suspectée si les symptômes persistent au-delà de 10 jours ou s’aggravent après une amélioration initiale
- Laryngite : Caractérisée par une toux aboyante et une voix rauque
- Bronchiolite : Particulièrement chez le nourrisson, surtout lors des épidémies à VRS
- Conjonctivite : Par propagation du virus aux conjonctives
Plus rarement, des complications graves peuvent survenir, notamment chez des personnes fragilisées :
- Déshydratation sévère
- Pneumonie
- Méningite ou encéphalite (extrêmement rare)
Quand consulter un médecin
Une consultation médicale est recommandée dans les situations suivantes :
- Fièvre supérieure à 38,5°C persistant plus de 3 jours
- Symptômes qui s’aggravent après 5-7 jours d’évolution
- Douleur intense localisée (sinus, oreilles)
- Difficultés respiratoires
- Écoulement nasal purulent persistant plus de 10 jours
- Rhinopharyngite chez un nourrisson de moins de 3 mois
- Terrain particulier : immunodépression, maladie chronique respiratoire
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Prévention de la rhinopharyngite
Face à cette infection très contagieuse, les mesures préventives jouent un rôle essentiel pour limiter sa propagation, particulièrement en période épidémique et dans les collectivités.
Mesures d’hygiène efficaces
Les gestes barrières, largement médiatisés lors de la pandémie de COVID-19, sont également efficaces contre les virus responsables de la rhinopharyngite :
- Lavage des mains : Régulier, à l’eau et au savon pendant 30 secondes ou avec une solution hydroalcoolique
- Mouchoirs à usage unique : À jeter immédiatement après utilisation
- Éternuer dans son coude : Pour éviter la propagation des gouttelettes
- Port du masque : Utile pour les personnes infectées en milieu collectif
- Nettoyage régulier : Des surfaces fréquemment touchées (poignées, interrupteurs, téléphones)
- Aération quotidienne : Des pièces de vie pendant 10 minutes, même en hiver
Dans les collectivités d’enfants, ces mesures doivent être systématiques, avec une attention particulière au partage des jouets qui peuvent être des vecteurs de transmission.
Renforcement des défenses naturelles
Certaines approches peuvent contribuer à renforcer la résistance de l’organisme face aux infections virales saisonnières :
- Alimentation équilibrée : Riche en fruits et légumes, sources de vitamines et antioxydants
- Activité physique régulière : L’exercice modéré stimule le système immunitaire
- Sommeil suffisant : Un sommeil de qualité est essentiel pour les défenses immunitaires
- Hydratation : Maintenir une bonne hydratation aide les muqueuses à jouer leur rôle de barrière
- Limitation des polluants : Éviter le tabac et les polluants qui fragilisent l’épithélium respiratoire
La supplémentation en vitamine D pourrait également jouer un rôle protecteur, particulièrement pendant les mois d’hiver où l’exposition solaire est réduite. Plusieurs études suggèrent qu’un taux optimal de vitamine D est associé à une diminution du risque d’infections respiratoires.
Situations particulières
En cas de rhinopharyngites à répétition, surtout chez l’enfant (plus de 6-8 épisodes par an), une consultation médicale est recommandée pour rechercher d’éventuels facteurs favorisants :
- Hypertrophie des végétations adénoïdes
- Allergie respiratoire sous-jacente
- Exposition excessive à des polluants (tabagisme passif)
- Déficit immunitaire à explorer
Pour les personnes fragiles (personnes âgées, malades chroniques), une consultation précoce est recommandée en cas de symptômes respiratoires, même bénins, afin d’éviter les complications potentiellement graves.
FAQ
Combien de temps dure une rhinopharyngite ?
Une rhinopharyngite dure généralement 7 à 10 jours chez l’adulte et jusqu’à 10-12 jours chez l’enfant. Les premiers symptômes (maux de gorge, éternuements) disparaissent généralement après 3-4 jours, tandis que la congestion nasale et la toux peuvent persister plus longtemps. Si les symptômes durent au-delà de deux semaines ou s’aggravent après une amélioration initiale, une consultation médicale est recommandée.
Comment soigner une rhinopharyngite naturellement ?
Pour soigner naturellement une rhinopharyngite, privilégiez le repos, une hydratation abondante et les lavages de nez au sérum physiologique. Le miel (sauf pour les enfants de moins d’un an) peut apaiser la toux, tandis que les inhalations de vapeur d’eau soulagent temporairement la congestion nasale. Maintenez une température ambiante modérée (19-20°C) et une humidification de l’air adéquate. Ces mesures simples favorisent une récupération plus rapide.
Quand consulter pour une rhinopharyngite ?
Consultez un médecin si la fièvre dépasse 38,5°C pendant plus de trois jours, si les symptômes s’aggravent après 5-7 jours, ou en cas de douleur intense localisée (sinus, oreilles). Les difficultés respiratoires, l’écoulement purulent persistant plus de 10 jours, ou une rhinopharyngite chez un nourrisson de moins de 3 mois nécessitent également un avis médical. Pour les personnes fragiles (immunodéprimées, asthmatiques), une consultation précoce est recommandée.
La rhinopharyngite est-elle contagieuse ?
Oui, la rhinopharyngite est très contagieuse. Elle se transmet principalement par les gouttelettes respiratoires émises lors de la toux et des éternuements, ainsi que par contact direct avec des surfaces contaminées puis avec les muqueuses (yeux, nez, bouche). La période de contagiosité commence 1-2 jours avant l’apparition des symptômes et persiste généralement pendant 7-10 jours. Elle est maximale durant les 2-3 premiers jours de la maladie.
Comment prévenir la rhinopharyngite ?
Pour prévenir la rhinopharyngite, adoptez des gestes barrières : lavez-vous régulièrement les mains au savon ou avec une solution hydroalcoolique, utilisez des mouchoirs à usage unique, éternuez dans votre coude et évitez les contacts rapprochés avec des personnes malades. Aérez quotidiennement les espaces clos, maintenez une bonne hydratation et un sommeil suffisant. Limitez l’exposition aux polluants, notamment le tabac, qui fragilisent les muqueuses respiratoires.
Conclusion
La rhinopharyngite, bien que généralement bénigne, reste une pathologie fréquente dont l’impact sanitaire et socio-économique est considérable. Sa prise en charge repose essentiellement sur le traitement symptomatique et les mesures d’hygiène, les antibiotiques n’ayant aucune place dans le traitement de l’infection virale non compliquée.
Les recommandations actuelles privilégient une approche mesurée, avec des traitements ciblés sur les symptômes les plus gênants tout en limitant la médication inutile, particulièrement chez l’enfant. L’évolution naturelle vers la guérison en une dizaine de jours doit être rappelée aux patients pour éviter l’escalade thérapeutique injustifiée.
La prévention joue un rôle crucial, reposant sur des mesures d’hygiène simples mais efficaces et le renforcement des défenses naturelles. Ces stratégies sont d’autant plus importantes dans les collectivités et pour les populations vulnérables.
Si vous présentez des symptômes persistants ou inquiétants, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé. Pour trouver un médecin généraliste ou un ORL près de chez vous, Trouver un professionnel sur Doctoome.com.


