Alimentation, activité physique, sommeil

Tout savoir : alimentation et adolescence

L’adolescence est une période délicate à la fois pour les parents et pour les enfants. En effet, le besoin d’individualisation de l’adolescent peut mener à des conflits dans le cercle familial. Sa construction identitaire peut s’exprimer par l’opposition.

Son besoin d’individualisation s’exprime également au niveau de l’alimentation. On peut voir son adolescent cacher des bonbons et des gâteaux dans sa chambre. On remarque aussi une augmentation des sorties à l’extérieur où il consomme des produits industriels : burgers, kebabs et pizzas. Leur alimentation évolue et ne correspond plus à vos habitudes alimentaires au sein de la famille. Chloé Ledoux vous explique comment appréhender au mieux l’alimentation de votre adolescent.

Chloé Ledoux est diététicienne, nutritionniste et praticienne en PNL (Programmation Neuro-Linguistique). Elle est également formée à la diététique psychocomportementale. Elle accueille ses patients dans deux cabinets situés dans la région de Nouvelle Aquitaine. Elle propose également des séances en téléconsultation.

La confrontation alimentaire des adolescents

“L’anarchie alimentaire” de votre enfant peut donc s’expliquer de trois façons. Comme on l’a vu, la première raison est le besoin de rompre le lien avec ses parents et donc de consommer de manière indépendante et différente. La deuxième raison est que la nourriture et l’équilibre alimentaire n’est pas une préoccupation majeure à cet âge-là, l’enfant se tourne donc vers une alimentation facile et rapide à consommer. La troisième raison concerne l’appartenance à un groupe. Il a besoin de faire partie d’une entité et donc de consommer comme ses camarades : la restauration rapide correspond aux besoins d’appartenance des adolescents. 

Ajoutons que les adolescents ont des besoins énergétiques assez élevés par rapport à leur taille. Il est donc naturel que votre enfant se tourne vers des aliments à forte valeur énergétique et qu’il décide de suivre ses copains à la pizzeria.

Réussir à faire face à l’adolescence

Mes conseils pour vivre au mieux cette période hors du commun

1) Dédramatiser : laissez de la liberté à votre enfant et soyez là pour lui. C’est une grande période de remise en question pour lui et cela est difficile à vivre. Il a besoin de soutien. Offrez-lui un cadre tout en gardant une relation d’écoute et de bienveillance. Vous pouvez lui expliquer l’intérêt d’un équilibre alimentaire tout en lui laissant la liberté dont il a besoin en présence de ses copains.

2) Ce n’est pas parce que votre enfant mange mal à l’adolescence qu’il mangera mal toute sa vie. Sa mise en pratique sur l’équilibre alimentaire se fera lors de ses débuts dans la vie d’adulte avec la réalisation de repas dans son lieu de vie individuel. C’est en lui proposant des repas variés et équilibrés à la maison pendant son enfance qu’il aura pour sa vie d’adulte une bonne base alimentaire.

3) Votre enfant a de grandes chances de manger ce qu’il souhaite en dehors de la maison, vous pouvez donc veiller à l’équilibre des repas à la maison :

– Limiter les graisses cachées de mauvaise qualité : charcuteries, fromages, sauces industrielles et plats préparés.
– Privilégier le fait maison : vous pouvez très bien, de temps en temps, cuisiner des burgers, fajitas, pizzas maison pour faire plaisir à votre adolescent et ainsi lui montrer l’intérêt d’utiliser des aliments de qualité.
– Varier les repas pour lui faire découvrir d’autres saveurs : variété de produits, d’épices et d’herbes aromatiques.
– Équilibrer les assiettes : ½ assiette de légumes, ¼ de féculent et ¼ de viande afin d’apporter à votre famille les éléments nécessaires à une bonne croissance.

Il est tout aussi important de le sensibiliser à une activité physique régulière, un bon sommeil et une bonne hydratation.

L’après-adolescence : les premiers pas vers la vie d’adulte

Votre enfant prend son envol et se retrouve seul dans son appartement.

Il est possible que votre enfant commence par consommer des plats préparés. Il a besoin de temps pour s’adapter à son nouvel environnement et adopter des habitudes saines. Prendre l’habitude de cuisiner de manière équilibrée n’est pas quelque chose d’immédiat.

1) Vous pouvez alors l’accompagner pour qu’il choisisse au mieux ses plats préparés. 
Il y a plusieurs choses à porter attention sur l’étiquette d’un produit industriel.

– Privilégier une liste d’ingrédients la plus courte possible.
– Fuir les produits contenant des ingrédients dont on ne connaît pas le nom : additifs, colorants.
– Porter de l’attention à la composition du produit : privilégier les produits avec peu de sel, peu de sucres simples et peu de graisses saturées.
– Veiller à l’équilibre du plat préparé : une portion de féculents, une portion de protéines animale ou végétale et une portion de légumes.

2. Lui montrer l’importance d’une bonne alimentation
En effet, une alimentation saine a des conséquences positives sur ses différentes sphères de vie :

Les performances scolaires peuvent être améliorées par des apports suffisants en oméga 3 notamment grâce à la consommation d’huile de colza ou d’huile de noix de manière quotidienne (1 à 2 cuillères à soupe par jour).

Les performances sportives peuvent être améliorées par des apports convenables en glucides, protéines, vitamines et minéraux. Pour cela, une bonne répartition des macronutriments dans l’assiette est primordial : apport de féculent et de protéine animale ou végétale. La consommation de fruits et légumes permet d’apporter tous les micronutriments nécessaires à l’utilisation d’énergie pendant et après l’effort (calcium, magnésium, fer, vitamines A, B, C, K, etc.).

Une bonne hygiène alimentaire peut aussi permettre d’améliorer l’acné. Les aliments à fort index glycémique ainsi que les produits transformés seraient en cause dans l’apparition de boutons d’acné. Ainsi, réduire ces aliments pourrait permettre d’avoir une peau plus belle.

Une alimentation équilibrée et faite maison permet de limiter les effets néfastes des additifs alimentaires : perturbation du microbiote et du transit, perturbations du système hormonal ou encore du génome (cancérigènes).

L’accompagnement des adolescents dans leur assiette

Ainsi, l’accompagnement de l’adolescent vers une alimentation équilibrée commence par une compréhension de l’adolescence et de ses caractéristiques. Le parent doit être à la fois compréhensif et accompagnant. L’adolescent a besoin d’une certaine indépendance alimentaire ainsi que d’un accompagnement sur les choix qu’il réalise. 

Attention, cependant, à ne pas traumatiser vos enfants. Un équilibre alimentaire ne consiste pas à éviter certains aliments ou à faire des régimes. Si vous voyez que votre enfant perd du poids rapidement, évite les repas en famille ou encore présente des crises compulsives de nourriture, cela peut être le signe d’un trouble du comportement alimentaire. Il est alors important d’en parler à votre médecin.

La mise en pratique reste difficile ? N’hésitez pas à contacter un professionnel qui pourra vous accompagner.

Pour en savoir plus sur le métier de diététicien, c’est par ici : Découvrez Chloé Ledoux

FAQ : Tout Savoir sur l’Alimentation et l’Adolescence



1. Pourquoi l’alimentation est-elle si critique pendant l’adolescence ?

L’adolescence est une période de croissance accélérée où le corps termine sa construction (développement osseux, musculaire et hormonal). Les besoins énergétiques et nutritionnels sont alors très élevés, souvent supérieurs à ceux de l’adulte. Une bonne alimentation est essentielle pour fournir les matériaux nécessaires à cette croissance et assurer un bon niveau d’énergie pour l’activité physique et la concentration.


2. Les adolescents ont-ils besoin de manger plus que les adultes ?

Oui, généralement. La forte croissance et l’augmentation de l’activité physique font que les adolescents ont des besoins caloriques et en nutriments plus importants. Les apports peuvent aller jusqu’à 3 500 calories par jour pour les garçons très actifs. Il est crucial que ces calories proviennent d’une alimentation de qualité, et non uniquement de produits gras ou sucrés.


3. Quels sont les nutriments spécifiques à surveiller chez un adolescent ?

Il faut particulièrement surveiller l’apport en Calcium et en Fer. Le calcium est fondamental pour la construction de la masse osseuse qui se consolide à cet âge. Le fer est essentiel pour le transport de l’oxygène, et les besoins sont accrus, notamment chez les jeunes filles avec l’apparition des menstruations. La Vitamine D est aussi cruciale car elle permet l’absorption du calcium.


4. Combien de produits laitiers par jour un adolescent devrait-il consommer ?

Pour couvrir les besoins en calcium pendant cette phase critique de développement osseux, il est recommandé de consommer 3 à 4 produits laitiers par jour (lait, yaourt, fromage blanc, fromage).


5. Faut-il bannir le grignotage ?

Il est préférable de maintenir une structure de trois repas principaux et un goûter (collation). Le goûter n’est pas du grignotage ; il permet de répartir les apports énergétiques tout au long de la journée et d’éviter les fringales. Le véritable grignotage (consommation non planifiée d’aliments souvent sucrés ou gras) est à limiter car il perturbe l’appétit et favorise la prise de poids et les caries.


6. Le petit-déjeuner est-il vraiment indispensable ?

Absolument. Le petit-déjeuner est le carburant du matin. Le sauter entraîne une baisse de l’énergie et de la concentration à l’école, favorise le grignotage avant midi et déséquilibre l’apport calorique journalier. Il devrait idéalement comprendre un produit céréalier, un produit laitier et un fruit.


7. Quel est l’impact des sodas et des boissons sucrées ?

La consommation excessive de sodas, jus de fruits (même 100 %) et autres boissons sucrées est fortement déconseillée. Ces boissons apportent beaucoup de sucres rapides sans apporter de satiété, augmentant le risque de caries et contribuant à la prise de poids. Il faut privilégier l’eau et l’eau uniquement.


8. L’adolescent doit-il suivre un régime s’il prend du poids ?

Les régimes restrictifs sont fortement déconseillés à l’adolescence sans suivi médical, car ils peuvent entraîner des carences, nuire à la croissance et être un facteur déclencheur de Troubles du Comportement Alimentaire (TCA). En cas de surpoids, il faut toujours privilégier un rééquilibrage alimentaire progressif et l’augmentation de l’activité physique, le tout encadré par un professionnel de santé (médecin, nutritionniste).


9. Comment reconnaître un éventuel Trouble du Comportement Alimentaire (TCA) ?

Les signes d’alerte incluent une perte de poids significative et non expliquée, une peur intense de grossir, l’adoption de régimes stricts, le fait de sauter des repas ou de se priver, une pratique excessive du sport, l’isolement autour des repas, ou des signes de vomissements provoqués. Ces signes nécessitent une consultation médicale urgente.


10. Comment encourager de bonnes habitudes sans conflit ?

L’adolescence est une période de rébellion où les habitudes familiales sont remises en question. Il est plus efficace de :
Donner l’exemple à la maison.
Rendre les repas familiaux conviviaux.
Proposer une variété d’aliments sains plutôt que d’interdire.
Impliquer l’adolescent dans les courses et la préparation des repas.
Éviter les commentaires sur le corps ou le poids de l’adolescent, se concentrer sur sa santé et son bien-être général.

Alimentation et problèmes de peau

Chloé Ledoux est diététicienne, nutritionniste et praticienne en PNL (Programmation Neuro-Linguistique). Elle est également formée à la diététique psychocomportementale. Elle est spécialisée dans l'obésité, la prise de poids, les troubles du comportement alimentaire, la gestion du stress, les maladies cardiovasculaires, le syndrome de l'intestin irritable et les troubles du transit. Elle consulte en région Nouvelle-Aquitaine.

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