enfants et écran : troubles du langage
Nourrisson, bébé, enfant

Les écrans augmente les troubles du langage

L’omniprésence des écrans dans notre quotidien a transformé nos habitudes, y compris celles des plus jeunes. De la télévision au smartphone, en passant par les tablettes et les consoles, ces dispositifs numériques sont devenus des outils de divertissement courants pour les enfants. Cependant, de plus en plus d’études scientifiques, dont une menée par l’agence Santé Publique France, alertent sur les effets néfastes de cette exposition précoce. Ces recherches suggèrent un lien direct entre l’utilisation des écrans et le développement de troubles primaires du langage chez les jeunes enfants.

enfants et écrans avec parents

Une étude sans appel : l’exposition matinale, un facteur de risque majeur

Pour de nombreux parents, le réflexe d’allumer un écran pour occuper leur enfant est une solution de facilité. Pourtant, cette habitude pourrait avoir des conséquences sérieuses. Une enquête de Santé Publique France, menée en Bretagne auprès de 167 enfants âgés de 3,5 à 6,5 ans, a mis en lumière un lien troublant. Les résultats sont clairs : les enfants exposés aux écrans dès le matin présentent un risque trois fois plus élevé de développer des troubles du langage comme le bégaiement, le zozotement ou la dysphasie.

L’étude a révélé que la quasi-totalité des enfants suivis (94,2 %) avaient accès à la télévision, et plus de la moitié (53,5 %) à une tablette. L’âge moyen de leur première exposition était de seulement 12,4 mois, et pour 83,3 % d’entre eux, cette première rencontre avec un écran a eu lieu avant l’âge de deux ans. Un autre fait préoccupant est que les enfants sont seuls face à l’écran 40 % du temps. C’est ce manque d’interaction et de conversation qui semble être le facteur de risque le plus important.

Le rôle crucial de l’interaction parent-enfant

L’étude souligne que les enfants ne discutent que très rarement, voire jamais, de ce qu’ils voient sur les écrans avec leurs parents. Cette absence de dialogue multiplie par six le risque de développer des troubles primaires du langage. En effet, l’apprentissage du langage ne se fait pas de manière passive. Il nécessite des échanges constants, des questions, des réponses, et des explications.

Un enfant qui passe du temps seul devant un écran est privé de ces interactions essentielles. Son cerveau, bien qu’il absorbe des images et des sons, ne bénéficie pas de la stimulation nécessaire à la construction des phrases, à la compréhension des subtilités du langage et à la maîtrise de la communication verbale. Il est donc fondamental que les parents s’engagent activement dans la vie numérique de leurs enfants, en commentant les contenus, en posant des questions et en créant un dialogue.

L’impact des écrans sur le cerveau de l’enfant

Les auteurs de l’étude ont une explication claire pour ces observations. Ils estiment que l’exposition aux écrans dès le matin épuise l’attention de l’enfant. Contrairement à un adulte, un tout-petit n’a pas la capacité de contrôler ce réflexe. Il est « absorbé, en hypervigilance, excité » par les stimulations visuelles et sonores de l’écran. Cette surexcitation précoce consomme son attention, le rendant moins apte aux apprentissages pour le reste de la journée, y compris l’apprentissage du langage qui demande une grande concentration.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), consciente de ces risques, a d’ailleurs émis des recommandations claires :

  • Aucun écran pour les enfants de moins de deux ans.
  • Moins d’une heure par jour pour les enfants âgés de 2 à 5 ans.

Alternatives et bonnes pratiques pour le développement du langage

Face à ces risques, il est essentiel de proposer des alternatives saines et bénéfiques pour le développement de l’enfant. L’Agence Santé Publique France insiste sur l’importance des activités qui stimulent le langage et l’interaction.

  • La lecture : Lire des histoires à son enfant, commenter les images et poser des questions sont des pratiques simples et extrêmement efficaces pour enrichir son vocabulaire et sa compréhension du langage.
  • Le jeu libre et l’interaction sociale : Encourager les jeux de construction, les jeux de rôle, ou toute autre activité qui implique l’interaction avec d’autres enfants ou des adultes favorise la communication et le développement social.
  • La musique : Contrairement aux écrans, la musique, notamment les mélodies douces et calmes, a des effets très positifs sur le cerveau des jeunes enfants. La musicothérapie, par exemple, est reconnue pour ses bienfaits sur le développement cognitif et émotionnel. Elle peut aider les enfants à mieux comprendre les rythmes et les sons, ce qui peut avoir un impact positif sur leur capacité à apprendre à parler. [Lien vers un article sur la musicothérapie]

En conclusion, si les écrans peuvent sembler être une solution facile, leur utilisation précoce et non encadrée présente un risque réel pour le développement du langage de nos enfants. Privilégier les interactions, les jeux et la lecture reste le meilleur investissement pour leur santé et leur avenir.


FAQ : Les écrans et le langage chez les enfants

1. Qu’est-ce qu’un trouble primaire du langage ? Un trouble primaire du langage est un retard ou une difficulté dans l’apprentissage et l’utilisation du langage qui n’est pas lié à une autre pathologie (déficience intellectuelle, problème d’audition, etc.). Il peut se manifester par des difficultés à s’exprimer (bégaiement, zozotement) ou à comprendre le langage (dysphasie).

2. Pourquoi l’exposition matinale aux écrans est-elle particulièrement nocive ? L’exposition aux écrans dès le matin est nocive car elle « épuise » l’attention de l’enfant. Son cerveau, hyper-stimulé par le contenu dynamique de l’écran, se retrouve moins disponible pour les activités d’apprentissage du reste de la journée, y compris l’acquisition du langage.

3. Le simple fait de regarder la télévision est-il dangereux pour le langage de mon enfant ? Oui, surtout si l’enfant est seul devant l’écran et qu’il n’y a pas d’interaction avec un adulte. L’absence de dialogue autour de ce qui est regardé est un facteur de risque majeur, car l’enfant est privé des échanges qui sont la base de l’apprentissage du langage.

4. Les recommandations de l’OMS sont-elles strictes ? Oui. L’OMS recommande de n’exposer les enfants de moins de 2 ans à aucun écran. Pour les enfants de 2 à 5 ans, l’utilisation des écrans doit être limitée à une heure par jour, idéalement en présence d’un adulte qui commente et interagit avec l’enfant.

5. Quels sont les signes qui devraient m’alerter sur un possible trouble du langage ? Si vous constatez que votre enfant de plus de 2 ans ne parle pas, a un vocabulaire très limité, fait des phrases courtes ou a des difficultés à se faire comprendre, il est conseillé de consulter un pédiatre ou un orthophoniste. Un diagnostic précoce peut faire une grande différence.


Chloé de Channes est rédactrice santé et écrit sur de nombreux sujets touchant au parcours de soins, aux enfants, aux maladies de peau, la santé des femmes, etc

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