"Un addictologue est un professionnel de santé, ou pas d'ailleurs. Qui vient du milieu de la santé : professionnel de santé, médecin, infirmier, sage-femme ou bien psychologue.
Alcool, tabac, drogue,  Témoignage

Interview : Stéphanie Ladel, addictologue

Introduction : L’addiction, au-delà de la volonté

L’addiction, qu’elle concerne l’alcool, le tabac, les drogues, les jeux vidéo ou le sexe, est souvent mal comprise. On la réduit à un simple manque de volonté, alors qu’il s’agit d’une maladie chronique complexe du cerveau. Pour démystifier ce sujet et offrir des clés concrètes pour s’en sortir, nous avons rencontré Stéphanie Ladel, Addictologue clinicienne.

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1. Démystifier l’addiction : Qu’est-ce qui se passe dans le cerveau ?

Q : Bonjour Stéphanie Ladel. Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer simplement ce qu’est une addiction et pourquoi elle est considérée comme une maladie ?

R : L’addiction est une dérégulation du système de récompense du cerveau. Initialement, le cerveau associe une substance ou une activité à un plaisir intense (libération de dopamine). Au fil du temps, le cerveau s’habitue et ne produit plus de plaisir qu’en présence de cette substance. Le besoin devient une compulsion irrépressible. Ce n’est plus une quête de plaisir, mais une nécessité vitale pour éviter la souffrance du manque. C’est pourquoi on parle de maladie : le circuit neurologique est modifié.

Q : Quel est l’élément déclencheur le plus souvent observé ?

R : Il est multifactoriel. On retrouve souvent une combinaison de vulnérabilité génétique, de facteurs environnementaux (stress, traumatisme, isolement social) et du produit ou comportement lui-même. C’est rarement une cause unique.


2. Le Chemin vers la guérison : Oser demander de l’aide

Q : Beaucoup de personnes ont honte ou craignent le jugement. Quelle est la première étape pour une personne qui réalise qu’elle a un problème d’addiction ?

R : La prise de conscience est la plus difficile. La première étape concrète est d’en parler. Rompre le secret, l’isolement. Parlez-en à votre médecin traitant, à un psychologue ou directement à un addictologue. Les structures d’aide sont là pour écouter sans jugement.

Q : L’abstinence totale est-elle toujours l’objectif unique ?

R : L’objectif est avant tout de retrouver la liberté et une qualité de vie satisfaisante. Pour certaines substances comme l’alcool, l’abstinence reste la voie la plus sûre. Pour d’autres (comme les jeux ou la nourriture), on peut viser la réduction des risques ou la modification des habitudes. Le projet thérapeutique est toujours personnalisé.


3. L’Entourage : Soutenir sans s’épuiser

Q : Comment l’entourage peut-il aider sans tomber dans la codépendance ou le sacrifice personnel ?

R : C’est crucial. L’entourage doit adopter la règle des 3 C :

  1. Ce n’est pas moi qui cause l’addiction.
  2. Je ne peux pas la contrôler.
  3. Je ne peux pas la guérir. Le rôle est d’être un soutien affectif clair, de fixer des limites et de ne surtout pas couvrir ou justifier les comportements addictifs. Les proches ont aussi besoin d’aide psychologique pour ne pas s’épuiser.

Q : Existe-t-il des groupes de soutien pour les proches ?

R : Oui, absolument. Des associations comme Al-Anon (pour l’alcool) ou des groupes de parole spécifiques sont essentiels. Ils permettent de partager l’expérience, de comprendre la maladie et de prendre soin de soi.


Conclusion : Retrouver une vie pleine de sens ✨

L’addiction est une souffrance, mais il est possible d’en sortir et de reconstruire une vie saine et riche. Comme le rappelle Stéphanie Ladel, le traitement n’est pas seulement l’arrêt du produit, mais un travail global sur soi, ses émotions et son environnement. N’ayez pas peur de faire le premier pas : la liberté retrouvée n’a pas de prix.

Pour aller plus loin : Si vous vous reconnaissez dans ces signes ou si vous êtes un proche, n’hésitez pas à consulter un professionnel de l’addictologie ou à vous rapprocher des structures spécialisées de votre région (CSAPA).

FAQ : Addiction – Démystifier et Agir avec une Addictologue

L’addiction est une maladie complexe. Voici les réponses courtes aux questions les plus fréquentes pour vous aider à y voir clair.


🧠 Comprendre l’Addiction

Q1 : Qu’est-ce que l’addiction selon une addictologue ?

C’est une maladie chronique et récidivante du cerveau. Elle se caractérise par une compulsion irrépressible à consommer une substance ou à faire une activité, malgré la connaissance des conséquences négatives.

Q2 : Est-ce seulement un manque de volonté ?

Non. L’addiction n’est pas un manque de volonté, mais une dérégulation du système de récompense cérébral (circuit de la dopamine). Le cerveau devient dépendant pour fonctionner « normalement ».

Q3 : Quelles sont les principales causes de l’addiction ?

L’addiction est multifactorielle : elle résulte souvent d’une combinaison de facteurs génétiques (vulnérabilité), psychologiques (traumatismes, gestion émotionnelle) et environnementaux (stress, isolement).


🔑 Se Soigner et Retrouver la Liberté

Q4 : Quelle est la première étape pour commencer à s’en sortir ?

La première étape, la plus difficile, est la prise de conscience. Elle est suivie par l’acte de rompre l’isolement et d’en parler à un professionnel de santé (médecin traitant, psychologue, ou addictologue).

Q5 : L’abstinence est-elle toujours l’unique objectif de la prise en charge ?

Non, l’objectif est personnalisé. Si l’abstinence est souvent visée pour certaines drogues, la réduction des risques et la modification des habitudes peuvent être les objectifs principaux pour d’autres addictions (jeux, certains médicaments).

Q6 : Qui peut m’aider à me soigner ?

Un addictologue (médecin ou psychologue spécialisé), un psychologue, un psychiatre, ou des centres spécialisés comme les CSAPA (Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie).


👨‍👩‍👧‍👦 Rôle de l’Entourage

Q7 : Comment les proches peuvent-ils aider concrètement ?

Le rôle est d’apporter un soutien affectif et de fixer des limites claires. L’entourage doit éviter de couvrir le comportement addictif (codépendance) ou de se sacrifier.

Q8 : Les proches doivent-ils se faire aider aussi ?

Oui. L’addiction est une maladie familiale. Les proches sont encouragés à consulter un professionnel ou à rejoindre des groupes de soutien (comme Al-Anon) pour apprendre à gérer leur propre stress et à se protéger.

Q9 : Le rétablissement est-il définitif ?

Le rétablissement est un processus continu. L’addiction étant chronique, il y a un risque de rechute. Le succès réside dans la capacité à gérer les rechutes et à continuer le travail global sur les émotions et l’environnement.

Q10 : Où trouver de l’aide et de l’écoute confidentielle ?

Vous pouvez contacter les CSAPA ou les lignes d’écoute téléphoniques anonymes et gratuites spécifiques à votre pays (par exemple, « Drogues Info Service » ou « Alcool Info Service » en France) pour être orienté.

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Chloé de Channes est rédactrice santé et écrit sur de nombreux sujets touchant au parcours de soins, aux enfants, aux maladies de peau, la santé des femmes, etc

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