Grossesse,  Ma famille

La PMA : Tout ce qu’il y a à savoir

Gynécologue, obstétricienne spécialisée en infertilité, Tiphaine Isnard est ancienne interne des Hôpitaux de Paris. Elle exerce désormais à l’hôpital de Soissons et de Reims. Dès le début de son internat, le Dr Isnard a choisi de se spécialiser en infertilité et en PMA pour accompagner les couples dans leur projet de maternité, les aider à trouver la cause de leur infertilité et vivre avec eux leur parcours.

Qu’est-ce que c’est la PMA en 2 mots ? Stimulation, FIV ?

La PMA, procréation médicalement assistée, est le protocole médical pour favoriser la rencontre entre un ovule et un spermatozoïde pour obtenir une grossesse.  Elle permet de pallier certaines difficultés à concevoir, en essayant au maximum de traiter la cause de l’infertilité. En France, un enfant sur 30 est conçu par PMA. 
Aujourd’hui, tous les couples infertiles peuvent avoir accès à la PMA remboursée par la Sécurité Sociale. On considère un couple comme infertile quand il n’est pas parvenu à concevoir un enfant après 12 mois de tentatives avec des rapports réguliers (environ 3 fois par semaine). Le délai de votre prise en charge en PMA dépend de votre dossier (âge, maladies).


Il existe 2 techniques principales :


La stimulation ovarienne : avec ou sans insémination artificielle. On stimule les ovaires et soit on programme les rapports soit on réalise une préparation de sperme qu’on dépose dans l’utérus. La fécondation a lieu naturellement, à l’intérieur du corps de la femme.
La FIV (fécondation in vitro) : des spermatozoïdes sont mis en contact avec un ovule pour qu’il y ait une fécondation et ainsi former un embryon qui sera ensuite transféré dans l’utérus de la mère. Pour la FIV ICSI, on sélectionne auparavant les meilleurs spermatozoïdes.

Y a-t-il des effets secondaires dans ces protocoles ?

Si stimulation simple, il n’y a pas vraiment d’effet secondaire car les doses sont minimes. 
Avec une FIV, les doses sont plus élevées et il peut y avoir des effets de ballonnement, tiraillement, constipation. Il peut aussi y avoir une hyperstimulation, donc de l’eau au niveau du ventre et des ovaires très gros et donc douloureux. Pendant la stimulation, il faut porter des bas de contention car la coagulation du sang est augmentée donc il y a plus de risques de phlébites. Il peut aussi y avoir une prise de poids et des troubles de l’humeur.

Quel protocole privilégier ?

En fonction du dossier, en fonction des causes de l’infertilité et de l’âge du couple :
Pour une insémination, il y a moins de contraintes pour le couple car il y a moins d’échographie et de prises de sang ; les doses sont minimes et il y a peu d’effets secondaires.
En revanche les chances de réussite sont peu élevées et bien moins élevées qu’avec une FIV ou FIV ICSI.
Avec une FIV il y a plus de contrôle, d’échographie et il y a aussi la ponction. 
Donc c’est vraiment en fonction de votre cas personnel, c’est une discussion avec votre gynécologue.
Selon Karine Mayer, psychologue spécialisée en infertilité, un parcours PMA est souvent un parcours où il faut persévérer jusqu’à ce que ça marche. Il ne faut pas se projeter à trop long terme mais avancer étape par étape et se concentrer sur ici et maintenant.

Quel accompagnement conseiller en parcours PMA ?

Pour mieux gérer les différentes étapes lors de la PMA, il est essentiel de comprendre ce qui se passe dans son corps et tenir sur la durée.
Il peut être important de se faire aider par des spécialistes : psychologue (pour réduire son stress), nutritionniste, naturopathe (pour booster son potentiel fertilité), sophrologue (pour maintenir un esprit combatif et serein), ostéopathe, acupuncteur…
Selon Célia Karleskind, diététicienne spécialisée en micro nutrition, il est essentiel de dormir au moins 8h par nuit car si le sommeil est insuffisant le stress risque d’être amplifié et pourra provoquer une oxydation accélérée. Il est aussi primordial de bouger, s’aérer pour vasculariser le plus possible son endomètre.