
Pourquoi et comment prendre plaisir à manger ?
Prenez-vous vraiment plaisir en mangeant ? Beaucoup oublie que manger est un des grands plaisirs de la vie ! Savourer un repas, découvrir de nouveaux goûts, retrouver le goût d’un plat de notre enfance et recharger nos batteries, tout cela nous apporte une grande récompense, essentielle pour notre bien-être et, par conséquent, pour notre qualité de vie et notre santé. Pourquoi et comment prendre plaisir à manger : Juliane Durand, diététicienne vous explique tout !

Bien délicat de dire qui je suis, peut-être vaudrait-il mieux être présenté par d’autres que soi !
On dit de moi que je suis attentive et à l’écoute, souriante et accueillante mais aussi débordante d’énergie.
De nature positive, je suis aussi très déterminée et dynamique ; qualités que j’ai pu mettre à profit dans de précédents engagements associatifs.
Il me semble que la vie m’a déjà appris que lorsque l’on est accompagné, on peut traverser les difficultés.
Je suis une diététicienne solaire et curieuse qui aide à découvrir des merveilles dans l’alimentation pour retrouver la sérénité.
Avoir choisi le métier de diététicien(ne), c’est prendre le parti d’accompagner, de soutenir et d’encourager des patients. Pour cela, la rencontre est indispensable et chacun engage qui il est. En tant que diététicienne, je souhaite aider chacun à trouver son propre équilibre.
La place de la nourriture dans notre vie
Dans la vie, nous mangeons pour plusieurs raisons :
– Pour nos besoins physiologiques : notre organisme a besoin d’énergie que nous apportons via nos apports nutritionnels variés. Nous apportons alors des nutriments (protéines, lipides, glucides) mais aussi des minéraux et des vitamines, essentiels pour le bon fonctionnement de notre métabolisme.
– Pour nos besoins psychologiques : la notion de plaisir est bien présente dans l’alimentation. Les envies ne sont pas dissociables
– Pour des besoins sociaux : l’alimentation nous offre des moments conviviaux, de partage et cela n’est pas négligeable. Nous partageons de bons repas en amis, découvrons de nouvelles saveurs, de nouvelles cultures et cela nourrit l’esprit.
Ces trois besoins sont complémentaires et ponctuent notre alimentation et joue un rôle prépondérant dans notre bien-être général.
Pourquoi est-il important de prendre plaisir à manger ?
Le plaisir est au centre de l’alimentation. En effet, il permet d’atteindre le rassasiement (sensation de non faim physique et psychique). Lorsque nous mangeons sans plaisir, notre corps n’est pas satisfait et nous en demande encore.
Le plaisir passe par le fait de combler nos envies. Plus nous luttons contre la petit voix dans notre tête qui nous demande un carreau de chocolat, plus l’envie persistera et grandira. Elle sera donc beaucoup plus importante à combler. On parle ici de restriction cognitive : le fait de se restreindre, de s’interdire un aliment nous mènera à la frustration pour finalement craquer et tomber dans une compulsion (le fait de manger l’aliment interdit deviendra une obsession).
Faut-il s’obliger à manger quand nous n’avons pas faim à l’heure du repas ?
Non, il ne faut pas se fixer des heures fixes pour manger. Cela peut varier selon notre emploi temps (où nous adapterons nos horaires de repas) et selon nos sensations
Si nous suivons nos sensations alimentaires, notre corps nous guidera et nous informera quand manger. Il faut cependant être vigilant à bien structurer sa prise alimentaire afin d’être suffisamment rassasié et ainsi éviter les grignotages. Pour cela, il est intéressant de retrouver toutes les familles alimentaires :
– Des fruits et légumes (crus et cuits) pour les fibres, les vitamines et les minéraux
– Des féculents (céréales, légumineuses ou tubercules) pour les glucides et les minéraux
– De la viande, du poisson, des œufs ou une alternatives végétarienne (tofu, seitan, légumineuse, soja, …) pour les protéines
– Un produit laitier (laitage, fromage, lait) pour les protéines et les minéraux
– Des matières grasses (beurre, huiles pour cuire ou assaisonner) pour les lipides
– Une boisson non sucrée (eau, thé/tisane/café non sucré) pour l’hydratation
– Un produit sucré, occasionnellement, pour le plaisir !

L’apprentissage du goût
Concernant l’éducation au goût, chaque individu est différent.
En effet, nous partons tous avec une perception sensorielle innée, issue de notre patrimoine génétique. Tout au long de la grossesse, nos récepteurs et nos sens se développent à travers l’alimentation de notre mère. Ainsi, chaque individu naît avec un ensemble unique de récepteurs olfactifs et gustatifs.
Ensuite, dès notre naissance, nous développons la perception sensorielle acquise. Celle-ci évolue en fonction des expériences développées vis-à-vis des aliments, et ressenties au moment de la dégustation.
En découvrant les aliments, la nourriture, l’enfant va explorer et découvrir les 5 sens :
– La vue avec l’apparence de l’aliment (couleur, forme, aspect)
– Le toucher avec la texture en main et en bouche
– Le goût (acide, amer, sucré, salé, umami)
– L’odorat avec les odeurs et arômes
– L’ouïe avec les bruits de mastication (fondant, croustillant, etc…)
Il développera aussi sa perception de température et de piquant.
La construction du goût
La construction du goût commence donc lors de la grossesse et continue après la naissance.
Lors de la diversification, il est donc important de veiller à la variété des propositions de saveurs et texture pour favoriser l’acceptabilité ultérieure d’aliments nouveaux, porteurs de ces arômes.
Plus un aliment ou une saveur aura été présenté.e à l’enfant, plus il l’acceptera par la suite, sous différentes formes. C’est pour cela qu’il est parfois nécessaire de persister à proposer un aliment non-apprécié de prime abord, plusieurs fois à quelques jours d’intervalle, sans jamais forcer bébé (ce qui risquerait d’avoir l’effet inverse).
Pour présenter les aliments aux enfants, il ne faut pas hésiter à y aller progressivement, une saveur après l’autre au début, en variant les formes (purée, morceaux, bâtonnets, etc…). Il est important de ne négliger aucun sens ! Tous les sens ont leur rôle à jouer : des mélanges de couleurs pour plus de vivacité pour l’œil, des saveurs variées pour titiller le nez, des textures différentes pour interroger le palet, etc…
Pour finir, nos goûts évoluent et se construisent tout au long de notre vie, principalement dans les 20 premières années de vie. Nos perceptions changent et évoluent alors, soyons curieux et n’arrêtons jamais de tester et découvrir des aliments !
FAQ : Pourquoi et Comment Prendre Plaisir à Manger ?
Le plaisir de manger est essentiel, non seulement pour le bien-être émotionnel, mais aussi pour une meilleure digestion et une relation saine avec la nourriture. Voici les clés pour cultiver ce plaisir.
🤔 Le Plaisir : Bien Plus que le Goût
Q1 : Pourquoi est-il important de prendre plaisir à manger ?
Le plaisir de manger est fondamental pour plusieurs raisons :
- Meilleure Digestion : Le simple fait de désirer un plat stimule la production d’enzymes et de sucs gastriques, préparant le corps à mieux digérer les aliments.
- Relation Saine : Il permet d’éviter la culpabilité et les restrictions, favorisant l’écoute des signaux de satiété et de faim.
- Bien-être Psychologique : Manger est un acte social et culturel qui apporte du réconfort et du bonheur.
Q2 : Qu’est-ce que l’alimentation en pleine conscience et comment ça aide ?
L’alimentation en pleine conscience (mindful eating) consiste à prêter attention à l’expérience alimentaire complète : les couleurs, les odeurs, les textures, et le goût. En ralentissant et en étant présent, on :
- Augmente le plaisir ressenti.
- Reconnaît mieux les signaux de satiété, ce qui aide à éviter l’excès.
- Réduit le stress lié aux repas.
Q3 : La gourmandise est-elle un défaut ?
Non, absolument pas. La gourmandise est la capacité à apprécier et à chercher le plaisir dans la nourriture. C’est une qualité qui encourage la variété alimentaire et le partage. Le problème n’est pas la gourmandise, mais la « faim émotionnelle » ou la consommation automatique et sans plaisir.
🍽️ Astuces pour Cultiver le Plaisir
Q4 : Comment puis-je réapprendre à manger lentement ?
Le meilleur moyen est de ritualiser le repas :
- Posez vos couverts entre chaque bouchée.
- Mâchez l’aliment au moins 15 à 20 fois.
- Éliminez les distractions (télévision, téléphone) pour vous concentrer sur votre assiette.
- Prenez 5 minutes avant de manger pour observer l’odeur et l’aspect du plat.
Q5 : La présentation d’une assiette compte-t-elle pour le plaisir ?
Oui, énormément. L’œil est le premier organe de la dégustation. Une assiette bien présentée, avec des couleurs et des textures variées, augmente l’attente et l’anticipation du goût, renforçant l’expérience du plaisir.
Q6 : Comment intégrer le plaisir dans un régime alimentaire restrictif ou difficile (allergies, maladies) ?
Le plaisir ne réside pas uniquement dans l’aliment « interdit ». Concentrez-vous sur :
- Les saveurs : Utilisez des herbes, épices et aromates pour exalter les goûts.
- La qualité : Privilégiez des ingrédients simples, mais de très haute qualité.
- La créativité : Testez de nouvelles recettes adaptées à vos contraintes, transformant la restriction en défi culinaire.
💡 Le Plaisir au Quotidien
Q7 : Comment éviter de manger par ennui ou par stress plutôt que par plaisir ?
Apprenez à identifier la nature de votre faim :
- Si la faim arrive soudainement et est très spécifique (une envie de chocolat), c’est souvent de la faim émotionnelle.
- Si elle est progressive et ouverte à différents aliments, c’est de la vraie faim.
- En cas de faim émotionnelle, cherchez une alternative non alimentaire pour gérer l’émotion (marcher, appeler un ami, boire de l’eau).
Q8 : Le fait de manger seul peut-il diminuer le plaisir ?
Le plaisir peut être social ou individuel. Manger seul peut être un moment de méditation et de concentration sur les saveurs. Cependant, le partage et la conversation autour d’un bon repas augmentent souvent le plaisir et le sentiment de connexion. Les deux sont valables, à condition de faire de chaque repas un moment intentionnel.
Q9 : Comment faire de la cuisine un levier de plaisir ?
Impliquez-vous davantage dans la préparation :
- Cuisinez des produits frais que vous avez choisis.
- Expérimentez de nouvelles recettes avec des épices inconnues.
- Le fait de créer soi-même son plat augmente la satisfaction et l’appréciation du goût.
Q10 : Que faire si je ressens de la culpabilité après avoir mangé ?
La culpabilité détruit le plaisir de manger. Si ce sentiment est récurrent, il est essentiel de consulter un professionnel (diététicien-nutritionniste ou psychologue spécialisé en TCA) pour travailler sur l’acceptation et la neutralité envers les aliments. Tous les aliments peuvent avoir leur place dans un contexte de plaisir et de modération.


