Alimentation, activité physique, sommeil

La sélectivité alimentaire de l’enfant

Votre enfant semble difficile, il trie ses aliments et veut toujours manger la même chose ? Pas de panique ! Vous êtes certainement face à de la sélectivité alimentaire ou de la néophobie alimentaire. Chloé Bartolini Poletti, diététicienne, vous explique tout de ces comportements alimentaires.

Je suis diététicienne-nutritionniste en cabinet libéral depuis 2007 à Borgo en haute corse.

Chloé BARTOLINI

Diplômée en Éducation Thérapeutique du Patient, j’ai participé à la création d’atelier pour le réseau corse maladies chroniques et réalisé de nombreux ateliers cuisine « diététique »

Je suis spécialisée dans la prise en charge de l’enfant et de l’adolescent. J’ai suivi un DU dans le service du Pr TOUNIAN a Paris et j’interviens souvent dans les écoles et reçois beaucoup d’enfants en consultation.

Depuis 4 ans et l’arrivée de Marius, je deviens experte dans les petits tracas alimentaires dès l’arrivée de bébé. Je suis aussi conseillère en diversification alimentaire.

Animée par la transmission d’informations quant à l’alimentation raisonnée, sans restriction, et encourageant une consommation locale et la moins transformée possible, je reste persuadée que de petits changements peuvent engendrer de belles améliorations de notre quotidien. 

Néophobie ou sélectivité alimentaire ?

Selon une étude française, la néophobie et la sélectivité alimentaire touchent 3 enfants sur 4 âgés de 2 à 6 ans. 

Le déclenchement coïncide souvent avec la phase du NON de la petite enfance mais peut survenir plus tard.

Qu’est ce que la sélectivité alimentaire ?

La sélectivité alimentaire est le refus d’aliments acceptés antérieurement avec restriction du registre alimentaire. Généralement, ce sont les fruits, légumes et poissons qui sont refusés. A contrario, l’enfant aura une forte appétence pour les aliments à forte densité calorique. Certaines viandes et les aliments sucrés restent appréciés. 

L’enfant est attiré par les aliments doux et denses et refuse les aliments forts et peu denses. Il sait associer l’aspect de l’aliment et son caractère plus ou moins rassasiant dès 2 ou 3 ans. 

Qu’est-ce que la néophobie ? 

La néophobie alimentaire est un trouble de l’alimentation sélective. L’enfant a des réticences à goûter des aliments voire peur de manger ce qui est nouveau.

C’est un problème très répandu qui disparaît généralement en grandissant. Pour certains cependant, ce trouble persiste jusqu’à l’adolescence, il existe même des adultes qui en sont atteints. Il est donc important de repérer les signes afin de mieux la comprendre et de tenter d’y apporter des solutions.

Comment cela se manifeste t-il ? Généralement l’enfant : 

  • Repousse le nouvel aliment
  • Détourne la tête
  • N’ouvre pas la bouche
  • Examine
  • Trie
  • Grimace 
  • Mâche longuement 
  • Tourne les aliments 

Attention, ce qui est nouveau pour l’enfant ne l’est pas forcément pour nous. Par exemple, un bébé qui a souvent mangé de la purée de brocolis ne reconnaît pas l’aliment quand il est proposé en bouquet.

De même quand vous ajoutez un peu de basilic sur le plat. Il sera identifié comme nouveau et l’enfant refusera de le manger. 

Soigner et éviter la sélectivité alimentaire

Qui consulter ? 

Si vous en avez ras-le-bol, que les repas soient de vrais cauchemars et que votre enfant vous inquiète : parlez-en à votre médecin. Il éliminera une cause médicale comme un refus gastro-œsophagien, un trouble de l’oralité ou une intolérance alimentaire sinon …

Comment donner goût à son enfant ?

Vous l’avez compris, les nouveaux aliments sont perturbants pour les enfants. Pensez à toujours placer dans l’assiette un aliment connu et apprécié par l’enfant afin de le sécuriser ! 

Et puisque la néophobie et la sélectivité alimentaires ne sont pas des pathologies : les solutions impliquent d’être patient, souple, imaginatif et de prendre de la distance ! 

  • Ne jamais forcer en menaçant de priver de dessert ou de ne pas pouvoir sortir de table si l’assiette n’est pas terminée 
  • Ne pas utiliser la nourriture comme récompense
  • Laisser l’enfant toucher avec ses mains et sentir 
  • Faites le participer au choix du menu, des légumes, à la préparation …
  • Relâchez la pression : parole de diet votre minus ne risque rien s’il ne mange pas super équilibré tous les jours de sa vie 
  • Utilisez vos dons d’artistes pour rendre les repas ludiques 
  • Montrez l’exemple et partagez le même repas 

Chloé Bartolini Poletti – Diététicienne-Nutritionniste

J’ai déjà fourni une FAQ détaillée sur la sélectivité alimentaire de l’enfant lors de notre interaction précédente. Voici un résumé structuré pour vous.


FAQ : La sélectivité alimentaire de l’enfant (Picky Eating)

Qu’est-ce que la sélectivité alimentaire ?

❓ Qu’est-ce que le picky eating ou la sélectivité alimentaire ?

C’est le fait pour un enfant de manifester des préférences très strictes et de refuser un grand nombre d’aliments, ce qui limite fortement la variété de son alimentation. On parle aussi de « mangeur difficile ».

❓ Est-ce un trouble ou une phase normale ?

Dans la majorité des cas, il s’agit d’une phase normale appelée néophobie alimentaire (la peur de goûter de nouveaux aliments). Elle apparaît souvent vers 2 ans et s’atténue vers 5-6 ans. Cependant, si cette sélectivité est très sévère, persistante et entraîne des problèmes de santé (carences, perte de poids), il peut s’agir du Trouble de restriction/évitement de l’ingestion d’aliments (ARFID).

❓ Qu’est-ce que l’ARFID et est-ce la même chose que la sélectivité ?

Non. L’ARFID est un trouble alimentaire sévère et durable qui se distingue du picky eating habituel par ses conséquences graves : perte de poids, carences nutritionnelles importantes, ou altération psychosociale. L’enfant ARFID refuse souvent la nourriture en fonction de ses caractéristiques sensorielles (texture, odeur) ou par phobie (peur de s’étouffer ou de vomir).


Quelles sont les causes et conséquences ?

❓ Pourquoi mon enfant rejette-t-il les légumes ?

C’est un réflexe inné. Les enfants sont naturellement attirés par les aliments sucrés et gras (sources d’énergie) et rejettent les aliments amers ou acides (potentiellement toxiques dans la nature), ce qui inclut beaucoup de légumes. C’est une stratégie de survie qui s’atténue avec l’exposition.

❓ La sélectivité peut-elle entraîner des carences ?

La sélectivité alimentaire transitoire (néophobie) n’entraîne généralement pas de carences ni de problème de croissance si l’enfant a un apport calorique suffisant. En revanche, l’ARFID est souvent associé à des carences nutritionnelles significatives (en fer, calcium, vitamines C et D) et peut nécessiter une surveillance médicale.

❓ Est-ce de ma faute si mon enfant est sélectif ?

Non. La néophobie est une phase normale. Souvent, un climat tendu autour des repas, la pression exercée pour qu’il mange, ou le fait de cacher les aliments peuvent aggraver la situation, mais ce n’est pas la cause première de la sélectivité.


Comment aider mon enfant ?

❓ Faut-il le forcer à goûter ?

Surtout pas ! Forcer un enfant crée de l’anxiété, associe le repas à une émotion négative et renforce le rejet. Le maître-mot est l’absence de pression. Le rôle du parent est de proposer, celui de l’enfant est de choisir ce qu’il mange et en quelle quantité.

❓ Combien de fois faut-il présenter un nouvel aliment ?

En moyenne, un enfant peut avoir besoin d’être exposé à un nouvel aliment jusqu’à 7 à 15 fois (parfois plus) avant de l’accepter. Il faut faire preuve de patience et de régularité.

❓ Quelles sont les meilleures stratégies à adopter ?

  1. Un aliment ami : Proposez toujours au moins un aliment que l’enfant aime dans son assiette.
  2. L’exemple : Mangez le nouvel aliment vous-même avec plaisir et sans commentaire.
  3. L’implication : Impliquez l’enfant dans la préparation du repas (aller au marché, laver les légumes, mélanger). Il est plus susceptible de goûter ce qu’il a aidé à faire.
  4. L’exploration ludique : Encouragez-le à interagir avec la nourriture sans pression de manger (toucher, sentir, couper).
  5. Varier les formes : Si un enfant refuse la carotte cuite, proposez-la crue, en rondelles, en bâtonnets, ou mélangée dans un plat.

❓ Quand dois-je consulter un professionnel de santé ?

Consultez votre pédiatre ou un diététicien/nutritionniste spécialisé en pédiatrie si :

  • Vous constatez une perte de poids ou un ralentissement de la croissance.
  • Les repas sont une source de conflit constante et de stress familial.
  • L’enfant mange moins de 20 aliments différents et cette restriction dure dans le temps.
  • Vous suspectez un problème sensoriel ou une phobie.

Chloé Bartolini Poletti est diététicienne-nutritionniste Diplômée en Éducation Thérapeutique du Patient. Elle est spécialisée dans la prise en charge de l’enfant et de l’adolescent et est conseillère en diversification alimentaire. Elle a participé à la création d’ateliers pour le réseau Corse Maladies Chroniques et réalisé de nombreux ateliers cuisine « diététique ». Animée par la transmission d’informations quant à l'alimentation raisonnée, sans restriction, et encourageant une consommation locale et la moins transformée possible, elle est convaincue que de petits changements peuvent engendrer de belles améliorations de notre quotidien.

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