Tout savoir sur la maladie de NASH
Alimentation, activité physique, sommeil,  Maladie chronique

Tout savoir sur la maladie de NASH

Une maladie du foie en pleine progression

La maladie de NASH (non alcoholic steatohepatitis), ou stéatohépatite non alcoolique, est une pathologie hépatique liée à une accumulation de graisses dans le foie sans consommation excessive d’alcool. Surnommée « maladie du soda » ou « foie gras métabolique », elle touche de plus en plus de français.

En France, la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), dont la maladie de NASH est la forme évolutive, concerne près de 18% de la population adulte, soit environ 8,5 millions de personnes. On estime qu’entre 2% et 3% développent une NASH, avec un risque accru de complications graves comme la fibrose, la cirrhose et le cancer du foie.

Qu’est ce que cette maladie ? Comprendre les causes et savoir se faire accompagner. Explications de Fabienne Bonnet, diététicienne.

Quels sont les traitements actuels pour la maladie de NASH ?

À ce jour, aucun traitement curatif n’est disponible en France. Néanmoins, la FDA a récemment approuvé aux États-Unis le Resmetirom (Rezdiffra™), destiné aux patients atteints de NASH avec fibrose modérée. Ce médicament, encore indisponible en France, représente une avancée prometteuse. En attendant, la prise en charge repose sur l’alimentation, l’activité physique et le suivi diététique.

Des symptômes souvent silencieux

La maladie de NASH évolue longtemps sans symptômes spécifiques. Elle est souvent découverte par hasard lors d’un bilan sanguin ou d’une échographie du foie. Les signes cliniques, lorsqu’ils apparaissent, sont généralement discrets : fatigue persistante, baisse d’énergie, faiblesse musculaire ou troubles de l’attention.

La stéatohépatite progresse lentement. Si elle n’est pas dépistée à temps, elle peut évoluer vers une fibrose, puis une cirrhose, avec perte irréversible de la fonction hépatique.

Les facteurs de risque à surveiller

Le surpoids, l’obésité abdominale, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle et l’hypertriglycéridémie sont les principaux facteurs de risque de la NASH. Ils s’intègrent souvent dans un tableau de syndrome métabolique, qui doit alerter les professionnels de santé.

Les patients présentant une résistance à l’insuline sont particulièrement à risque. Lorsque les cellules musculaires ne répondent plus correctement à l’insuline, le foie transforme l’excès de glucose en graisses, aggravant la surcharge hépatique.

Qui consulter et quand ?

Le médecin généraliste est en première ligne. Face à une obésité abdominale, un diabète ou un bilan hépatique perturbé, il peut prescrire des examens complémentaires : dosage des enzymes hépatiques (ALAT, ASAT, Gamma-GT), échographie abdominale ou FibroScan® (élastométrie du foie).

Si une fibrose est suspectée, un avis spécialisé est nécessaire. L’hépatologue ou le gastro-entérologue évalue la sévérité de l’atteinte hépatique. En cas de doute, une biopsie hépatique peut être envisagée, bien que réservée aux cas complexes.

Suivi et accompagnement nutritionnel

Le rôle du diététicien est central. Il accompagne les patients sur le long terme pour adapter leur alimentation, réduire l’inflammation et améliorer leur sensibilité à l’insuline. Un suivi diététique est souvent recommandé tous les 3 à 6 mois.

L’activité physique est également un pilier du traitement, avec des recommandations de 150 minutes par semaine d’exercice modéré.

Les questions les plus posées sur la maladie de NASH

La maladie de NASH est-elle fréquente ?

Oui, elle touche entre 2 % et 3 % des adultes en France. Elle est plus fréquente chez les personnes atteintes de surpoids, de diabète ou de syndrome métabolique.

Est-ce une maladie grave ?

Oui, elle peut l’être. La NASH peut évoluer vers une fibrose, une cirrhose irréversible et, dans certains cas, vers un cancer du foie. Sa détection précoce est donc essentielle.

Peut-on guérir de la maladie de NASH ?

Il n’existe pas encore de traitement curatif en France. Cependant, on peut stabiliser voire inverser l’évolution de la maladie si elle est détectée tôt, en changeant durablement son mode de vie.

Quel régime alimentaire adopter ?

Un régime de type méditerranéen est recommandé : riche en légumes, légumineuses, céréales complètes, poissons gras et huile d’olive, pauvre en sucres rapides, produits ultra-transformés et graisses saturées.

Peut-on être accompagné pour mettre en place ce changement ?

Oui, un diététicien-nutritionniste est le professionnel de santé adapté pour guider ce changement en toute sécurité, en tenant compte des habitudes, du métabolisme et des contraintes du patient.

Repenser son alimentation

Limiter les sucres rapides et le fructose transformé (sodas, viennoiseries, céréales raffinées) est essentiel. Ce type de sucre est métabolisé directement par le foie, favorisant son encrassement. À l’inverse, consommer jusqu’à trois fruits entiers par jour ne présente pas de danger, en raison de leur teneur en fibres.

Réduire l’apport en oméga-6 (tournesol, maïs) et favoriser les oméga-3 (poissons gras, huile de colza, noix) contribue à diminuer l’inflammation hépatique. L’huile d’olive reste un choix de référence pour améliorer le profil lipidique.

Attention à la consommation excessive de viande rouge et de charcuterie, qui augmente les réserves en fer, un facteur aggravant pour le foie.

Associer alimentation et activité physique

Une perte de poids de 5 à 10 % est suffisante pour réduire significativement la graisse hépatique. Pour cela, on peut s’appuyer sur deux étapes clés :

  1. Un régime hypocalorique sur 2 à 3 semaines, sous supervision, pour débloquer rapidement les graisses hépatiques.
  2. Un régime méditerranéen à indice glycémique bas, à adopter sur le long terme, pour stabiliser la perte de poids et réduire les triglycérides sanguins.

L’activité physique joue un rôle majeur, en améliorant la sensibilité à l’insuline et en soutenant la perte de graisse viscérale.

En prenant soin de son foie, on agit aussi sur son pancréas, ses reins, son cerveau et son système cardiovasculaire. Mieux manger, bouger davantage et se faire accompagner sont des leviers simples pour prévenir les complications.

Fabienne Bonnet – Diététicienne

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Spécialiste en micro-nutrition et engagée auprès des personnes diabétique, Fabienne Bonnet vous dévoile aussi tous ces secrets nutrition pour répondre à vos problématiques.

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