suce et alimentation : les ingrédients à éviter
Alimentation, activité physique, sommeil

Sucre et Alimentation : les ingrédients à éviter

L’alimentation joue un rôle fondamental dans notre santé, agissant comme un carburant pour notre organisme mais également comme un facteur déterminant de notre bien-être à long terme. Pourtant, dans un contexte où les aliments transformés dominent les rayons de nos supermarchés, il devient de plus en plus difficile de discerner ce qui est véritablement bon pour notre santé.

Derrière les emballages colorés et les allégations nutritionnelles séduisantes se cachent souvent des ingrédients controversés dont les effets sur notre santé suscitent l’inquiétude de la communauté scientifique. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés est directement liée à la hausse des maladies chroniques comme l’obésité, le diabète et certains troubles cardiovasculaires.

Cet article a pour objectif de vous aider à identifier les 10 ingrédients les plus préoccupants présents dans notre alimentation quotidienne, à comprendre leurs potentiels effets néfastes sur la santé, et à vous fournir des outils concrets pour les repérer sur les étiquettes. Nous vous proposerons également des alternatives saines et des conseils pratiques pour adopter une alimentation plus naturelle et bénéfique pour votre organisme.

Les ingrédients controversés à surveiller

Nos aliments contiennent de nombreux ingrédients qui, bien que légalement autorisés, font l’objet d’études scientifiques mettant en évidence leurs potentiels effets délétères sur notre santé. Voici les principales catégories à surveiller de près lors de vos achats alimentaires.

Sucres cachés et édulcorants artificiels

Le sucre raffiné et ses dérivés constituent l’un des plus grands fléaux de l’alimentation moderne. Selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation), un Français consomme en moyenne 100g de sucre par jour, soit deux fois la dose recommandée par l’OMS.

Sur les étiquettes, le sucre se cache sous de multiples dénominations, parmi lesquelles :

  • Sirop de glucose-fructose ou sirop de maïs à haute teneur en fructose (HFCS)
  • Dextrose, maltose, saccharose
  • Concentré de jus de fruits
  • Mélasse, cassonade
  • Sirop d’agave (souvent présenté comme naturel mais hautement transformé)

Ces sucres ajoutés contribuent non seulement à l’obésité et au diabète de type 2, mais également à l’inflammation chronique et aux maladies cardiovasculaires selon l’INSERM.

Face aux critiques concernant le sucre, l’industrie agroalimentaire a massivement recours aux édulcorants artificiels comme l’aspartame (E951), le sucralose (E955), l’acésulfame-K (E950) ou le cyclamate (E952). Ces substituts au sucre, bien que sans calories, ne sont pas sans conséquences. Des études récentes, dont celles publiées dans la revue Nature, suggèrent qu’ils pourraient perturber le microbiote intestinal et paradoxalement favoriser l’intolérance au glucose et l’obésité.

Additifs et conservateurs nocifs

Les additifs alimentaires, identifiés par des numéros E sur les étiquettes, sont utilisés pour améliorer l’aspect, la texture ou la conservation des aliments. Parmi eux, certains sont particulièrement controversés :

  • Nitrites et nitrates (E249 à E252) : utilisés comme conservateurs dans les charcuteries, ils peuvent former des composés nitrosés potentiellement cancérigènes lors de la digestion. En 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé les viandes transformées comme cancérogènes pour l’homme, en partie à cause de ces additifs.
  • Glutamate monosodique (E621) : exhausteur de goût très répandu, il peut provoquer des réactions d’intolérance (syndrome du restaurant chinois) et selon certaines études, contribuer à l’hyperactivité et aux troubles de la concentration.
  • BHA et BHT (E320, E321) : ces antioxydants de synthèse, utilisés pour éviter le rancissement des graisses, sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.
  • Dioxyde de titane (E171) : colorant blanc utilisé notamment dans les confiseries, il est désormais interdit en France depuis 2020 en raison de son potentiel cancérigène.
  • Colorants azoïques (E102, E110, E122, E124, E129) : associés à l’hyperactivité chez les enfants selon l’étude Southampton publiée dans The Lancet.

Huiles hydrogénées et graisses trans

Les huiles végétales hydrogénées et partiellement hydrogénées contiennent des acides gras trans industriels. Ces graisses transformées, utilisées pour augmenter la durée de conservation et améliorer la texture des produits, sont reconnues comme particulièrement nocives pour la santé cardiovasculaire.

Selon l’OMS, la consommation de graisses trans est associée à une augmentation du risque de maladies coronariennes de 21% et à une hausse de 28% du risque de décès toutes causes confondues. Même en petites quantités, elles augmentent le « mauvais » cholestérol (LDL) et diminuent le « bon » cholestérol (HDL).

On les trouve principalement dans :

  • Les pâtisseries industrielles
  • Les biscuits et viennoiseries
  • Les margarines à bas prix
  • Les plats préparés
  • Les produits frits industriels

Sel raffiné et exhausteurs de goût

Le sel (chlorure de sodium) est essentiel à notre organisme, mais sa consommation excessive est associée à l’hypertension artérielle et aux maladies cardiovasculaires. L’OMS recommande de ne pas dépasser 5g par jour, alors que la consommation moyenne en France est de 8,5g selon Santé Publique France.

Au-delà du sel visible que nous ajoutons nous-mêmes, l’industrie agroalimentaire utilise massivement le sel « caché » dans les aliments transformés, accompagné d’exhausteurs de goût comme le glutamate monosodique (E621) et les nucléotides (E627, E631) qui stimulent artificiellement nos papilles gustatives, créant une forme de dépendance alimentaire.

Comment déchiffrer les étiquettes alimentaires

Face à la complexité des informations présentes sur les emballages alimentaires, il est essentiel de développer des compétences de lecture critique pour faire des choix éclairés.

Guide de lecture des informations nutritionnelles

Les tableaux nutritionnels, obligatoires sur tous les produits alimentaires préemballés dans l’Union Européenne, contiennent une mine d’informations précieuses pour évaluer la qualité d’un aliment :

  • Valeur énergétique : exprimée en kilocalories (kcal) et kilojoules (kJ) pour 100g de produit
  • Macronutriments : quantités de lipides (dont acides gras saturés), glucides (dont sucres), protéines et sel
  • Portion : attention à la taille des portions indiquées qui peut minimiser l’impact nutritionnel réel
  • Repères nutritionnels journaliers : pourcentage des apports de référence pour un adulte moyen

Pour une lecture efficace, concentrez-vous d’abord sur la quantité de sucres, de graisses saturées et de sel. La règle générale proposée par l’ANSES est la suivante :

  • Sucres : maximum 5g pour 100g (idéalement moins)
  • Graisses saturées : maximum 3g pour 100g
  • Sel : maximum 1,5g pour 100g

Concernant les additifs, ils sont toujours indiqués par leur nom ou leur numéro E dans la liste des ingrédients. Plus leur position est haute dans cette liste, plus leur proportion dans le produit est importante.

Repérer les ingrédients problématiques

La liste des ingrédients est organisée par ordre décroissant de poids dans le produit final. Ainsi, les premiers ingrédients sont ceux présents en plus grande quantité. Cette information est cruciale pour évaluer la qualité d’un produit : un aliment sain devrait idéalement commencer par des ingrédients non transformés.

Méfiez-vous des termes trompeurs et des stratégies marketing qui peuvent induire en erreur :

  • Fractionnement des sucres : pour éviter que le sucre n’apparaisse en tête de liste, certains fabricants utilisent plusieurs types de sucres (sirop de glucose, dextrose, etc.) qui, additionnés, peuvent constituer l’ingrédient principal.
  • Allégations trompeuses : « réduit en sucres » (comparé à quoi ?), « source de fibres » (quelle quantité réelle ?), « sans sucres ajoutés » (mais contient des jus de fruits concentrés).
  • Ingrédients « naturels » : ce terme n’a pas de définition légale stricte et peut cacher des substances tout aussi problématiques.

Un bon réflexe consiste à compter le nombre total d’ingrédients : plus la liste est longue, plus le produit est généralement transformé. Un produit contenant plus de 15-20 ingrédients devrait susciter votre méfiance.

Le Nutri-Score comme aide à la décision

Le Nutri-Score, système d’étiquetage nutritionnel à 5 couleurs (de A vert à E rouge), offre une évaluation synthétique de la qualité nutritionnelle globale d’un produit. Développé par Santé Publique France, il prend en compte :

  • Les éléments à limiter : calories, sucres, sel, acides gras saturés
  • Les éléments favorables : protéines, fibres, fruits et légumes

Bien qu’imparfait (il ne tient pas compte des additifs ou du degré de transformation), le Nutri-Score constitue un premier filtre utile pour comparer des produits d’une même catégorie. Il est cependant complémentaire à la lecture des ingrédients qui reste indispensable.

Alternatives saines et conseils pratiques

Face aux ingrédients controversés présents dans de nombreux aliments industriels, adopter des alternatives plus saines représente un investissement majeur pour votre santé à long terme.

Substituts naturels aux ingrédients controversés

Pour chaque catégorie d’ingrédients problématiques, il existe des alternatives plus saines et naturelles :

  • Au lieu des sucres raffinés : privilégiez les fruits frais ou secs (dattes, figues) pour sucrer naturellement, la stévia pure (sans érythritol), le miel brut non chauffé ou le sirop d’érable en petites quantités.
  • Plutôt que des exhausteurs de goût artificiels : utilisez des herbes fraîches, des épices, des échalotes, de l’ail, du gingembre ou du curcuma pour relever naturellement la saveur des plats.
  • En remplacement du sel raffiné : optez pour des sels non raffinés comme le sel gris de Guérande ou le sel rose de l’Himalaya, plus riches en minéraux, ou pour des alternatives comme le gomasio (mélange de sésame et de sel) ou les algues séchées.
  • À la place des conservateurs : le vinaigre de cidre, les extraits de romarin, la vitamine E naturelle (tocophérols) ou certaines huiles essentielles comme le thym ou l’origan peuvent aider à conserver les préparations maison.
  • Au lieu des huiles raffinées ou hydrogénées : privilégiez les huiles vierges pressées à froid (olive, colza, noix, lin), le beurre bio ou le ghee (beurre clarifié).

La règle d’or pour des choix alimentaires sains est de privilégier les produits comportant un minimum d’ingrédients, tous identifiables et prononçables !

Astuces pour une cuisine sans sucre ajouté

Réduire sa consommation de sucre ne signifie pas renoncer au plaisir gustatif. Voici quelques techniques culinaires recommandées par les nutritionnistes pour limiter le sucre tout en conservant la saveur :

  • Réduisez progressivement les quantités de sucre dans vos recettes habituelles (- 25%, puis -50% au fil du temps)
  • Intensifiez la perception sucrée en ajoutant des épices comme la cannelle, la vanille, le gingembre ou la cardamome
  • Utilisez des purées de fruits (banane mûre, compote de pommes sans sucre) pour sucrer naturellement pâtisseries et desserts
  • Intégrez des oléagineux (noix, amandes) qui apportent une saveur naturellement douce
  • Pour les boissons, aromatisez l’eau avec des fruits frais, des herbes (menthe, basilic) ou des épices plutôt que des sirops industriels

Rappelez-vous que nos papilles gustatives s’adaptent : après quelques semaines de réduction en sucre, votre perception gustative se modifie et vous devenez plus sensible aux saveurs subtiles des aliments non transformés.

Pour trouver un nutritionniste ou un médecin nutritionniste près de chez vous qui pourra vous accompagner dans cette démarche, consultez www.doctoome.com.

Planifier ses repas et faire ses courses intelligemment

L’organisation est une clé essentielle pour maintenir une alimentation saine :

  • Établissez un menu hebdomadaire privilégiant les aliments frais et de saison
  • Faites vos courses avec une liste préétablie pour éviter les achats impulsifs
  • Faites vos courses le ventre plein pour limiter les tentations
  • Privilégiez le périmètre du supermarché (fruits, légumes, viandes, poissons) et limitez les allées centrales (produits transformés)
  • Prenez le temps de lire les étiquettes avant d’acheter un nouveau produit
  • Cuisinez en plus grande quantité pour congeler des portions et éviter le recours aux plats préparés en cas de manque de temps

Pensez également à diversifier vos sources d’approvisionnement : marchés locaux, AMAP, cueillettes à la ferme ou potager personnel sont d’excellents moyens de consommer des produits frais et de qualité, sans additifs ni ingrédients controversés.

FAQ sur les ingrédients alimentaires à éviter

Quels sont les effets du sucre sur la santé ?

La consommation excessive de sucre est associée à l’obésité, au diabète de type 2, aux maladies cardiovasculaires et à la carie dentaire. Elle favorise également l’inflammation chronique et peut augmenter le risque de certains cancers selon l’INSERM. Au-delà de ces effets physiques, le sucre peut créer une forme de dépendance en stimulant le circuit de la récompense dans le cerveau.

Comment lire efficacement les étiquettes alimentaires ?

Commencez par la liste des ingrédients (organisée par ordre décroissant de poids), méfiez-vous des produits contenant plus de 15 ingrédients. Vérifiez ensuite le tableau nutritionnel en vous concentrant sur les taux de sucres (idéalement moins de 5g/100g), de graisses saturées (moins de 3g/100g) et de sel (moins de 1,5g/100g). Le Nutri-Score peut servir de premier filtre, mais ne dispense pas d’une lecture détaillée.

Quelles sont les alternatives naturelles aux sucres raffinés ?

Les fruits frais ou séchés (dattes, figues), le miel brut, le sirop d’érable pur (en petites quantités), la stévia non transformée et le sucre de coco sont de meilleures options que le sucre blanc. Ces alternatives contiennent des nutriments et des fibres qui ralentissent l’absorption du sucre, limitant ainsi les pics de glycémie, contrairement au sucre raffiné qui est dépourvu de tout nutriment.

Les édulcorants artificiels sont-ils vraiment dangereux ?

Bien que les édulcorants comme l’aspartame ou le sucralose soient approuvés par les autorités sanitaires, des études récentes suggèrent qu’ils pourraient perturber le microbiote intestinal, modifier notre perception du goût et paradoxalement favoriser la prise de poids et le développement du diabète. L’OMS conseille désormais de limiter leur consommation et ne les recommande pas comme stratégie de contrôle du poids à long terme.

Comment éviter les additifs dans son alimentation quotidienne ?

Privilégiez les aliments bruts non transformés (fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, viandes et poissons frais), cuisinez vous-même autant que possible, limitez les plats préparés et les snacks industriels. Pour les produits emballés, choisissez ceux contenant le moins d’ingrédients possible et dont la liste ne comporte pas de numéros E ou d’additifs controversés.

Les aliments bio contiennent-ils moins d’ingrédients nocifs ?

Les produits biologiques sont cultivés sans pesticides de synthèse et transformés avec un nombre limité d’additifs autorisés (environ 50 contre plus de 300 dans l’alimentation conventionnelle). Toutefois, un produit bio ultra-transformé peut contenir des quantités importantes de sel, de sucre ou de graisses. Le label bio est une garantie supplémentaire mais ne dispense pas de lire les étiquettes.

Comment limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens alimentaires ?

Pour limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens présents dans l’alimentation, évitez les emballages plastiques (surtout chauffés), les boîtes de conserve avec bisphénol A, privilégiez les aliments frais plutôt que transformés, lavez soigneusement fruits et légumes, et variez votre alimentation pour ne pas concentrer l’exposition à un contaminant particulier.

Conclusion

La présence d’ingrédients controversés dans nos aliments quotidiens représente un défi majeur pour maintenir une alimentation saine dans notre société moderne. Face à ce constat, la vigilance et l’information constituent nos meilleures armes pour préserver notre santé.

Comme nous l’avons vu, les sucres cachés, les édulcorants artificiels, les additifs de synthèse, les graisses trans et autres ingrédients problématiques peuvent avoir des conséquences significatives sur notre santé à long terme. Leur omniprésence dans les produits transformés justifie l’importance d’adopter une approche critique lors de nos achats alimentaires.

Apprendre à décoder les étiquettes, reconnaître les termes trompeurs et privilégier les alternatives naturelles sont des compétences essentielles pour tout consommateur soucieux de sa santé. Chaque choix alimentaire constitue un vote pour le type d’industrie que nous souhaitons encourager.

N’oubliez pas que l’alimentation la plus saine reste celle composée majoritairement d’aliments bruts ou peu transformés : fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, protéines de qualité et bonnes graisses. Ces aliments, naturellement dépourvus d’additifs, constituent la base d’une nutrition préventive et bénéfique.

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Chloé de Channes est rédactrice santé et écrit sur de nombreux sujets touchant au parcours de soins, aux enfants, aux maladies de peau, la santé des femmes, etc

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