Grossesse et microbiote intestinal
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Grossesse et microbiote intestinal

Connue comme étant le deuxième cerveau, le microbiote intestinal durant la grossesse joue un
rôle essentiel sur le bon développement du fœtus. Mais peut aussi être à l’origine d’effets
négatifs. Comment entretenir sa flore intestinal durant la grossesse et comment ne pas la
détériorer ?

Aurelia Corbaz

Je m’appelle Aurelia Corbaz, je suis nutritionniste et micro-nutritionniste spécialisée dans la santé de la femme.

J’accompagne mes patientes vers un bien-être alimentaire souvent associé à des troubles du comportements, des intolérances alimentaires, des inconforts digestifs et/ou des déséquilibres hormonaux.
Changer d’alimentation n’est pas chose facile car nos habitudes alimentaires sont encrées depuis l’enfance, peuvent être émotionnelles, influencées par nos hormones et dictées par
notre société actuelle. Je propose un suivi sur-mesure, les aidant ainsi à trouver une alimentation qui leur convient. Selon leur digestibilité, leur goûts et leur mode de vie. Étant moi-même une grande épicurienne, je suis persuadée qu’une alimentation équilibrée à un impact énorme sur la santé et le bien-être féminin.
Pour plus d’information, je vous donne rendez-vous sur mon site internet ou je propose également des recettes saines et
gourmandes.

Qu’est-ce que le microbiote ?

Le microbiote, autrefois, appelé flore, correspond à l’ensemble des micro-organismes hébergés par notre organisme. Les trois principaux sont ceux de la peau, de l’intestin et du vagin. Ces micro-organismes vivent en symbiose avec le corps humain, sont non pathogènes et contribuent au bon fonctionnement de l’organisme.
Le microbiote intestinal est un organe à part entière qui se compose de plus 10 000 milliards de bactéries, qui sont essentielles à son équilibre. Il est unique à chaque individu puisqu’il abrite entre 800 et 1000 espèces différentes d’un adulte à l’autre. Il primordiale à notre santé global, puisqu’il joue un rôle dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques. Cet organe dit stable, car une fois l’âge adulte atteint, sa composition n’évolue que très peu. C’est principalement à la naissance et à partir de 65-70 ans que sa diversité varie et peut être déterminante.

Un médecin chez vous, où que vous soyez.

Quel rôle joue l’alimentation sur notre microbiote ?

Le proverbe «  la santé commence dans l’assiette » n’est pas sans dire. Puisque notre santé dépends de notre alimentation et que notre santé commence dans notre intestin. Avec ces faits, il parait évident que notre alimentation influence fortement la composition et la fonction des bactéries présentes dans notre intestin.
Une alimentation variée et équilibrée constitue non seulement notre médecine de base mais la cible d’un microbiote intestinal en bonne santé.
Dans l’alimentation, les glucides, et plus particulièrement les fibres, agissent comme des modulateurs de la population bactérienne. Certains aliments constituent le principal carburant de nos bactéries intestinales. A contrario, une mauvaise alimentation modifie le microbiote intestinal. Vers le développement de certaines malades, comme le diabète de type 2, l’obésité et les maladies intestinales inflammatoires.

Quel lien entre microbiote intestinal et grossesse ?

Chez la femme enceinte, les bactéries des microbiotes jouent un rôle essentiel dans le développement sain du bébé. Elles sont transmises durant toute la durée de la grossesse et vont influencer sa santé future et son immunité. Elles sont transmises par plusieurs voies : le microbiote du placenta avec le fœtus, le microbiote vaginal par voies naturelles, et par la suite, le microbiote du lait maternel lors de l’allaitement. Le placenta héberge une communauté de bactéries provenant de l’intestin et du vagin. Ces bactéries participent au développement du fœtus et au bon déroulement de la grossesse. En stimulant ses réponses immunitaires et en influençant son développement immunitaire. Ainsi, on comprend alors que le renforcement de système immunitaire ne commence pas seulement à la naissance. Mais bien avant, dès le premier jour de grossesse.
D’où l’importance d’une flore intestinale maternelle saine et équilibrée avant et pendant la grossesse. Celui-ci prépare ainsi dès le premier jour à protéger le bébé contre les virus, bactéries et allergènes.

Connue comme étant le deuxième cerveau, le microbiote intestinal durant la grossesse joue un
rôle essentiel sur le bon développement du fœtus. Mais peut aussi être à l’origine d’effets
négatifs. Comment entretenir sa flore intestinal durant la grossesse et comment ne pas la
détériorer ?

Le rôle du microbiote pendant la grossesse

Il est clair maintenant que le microbiote intestinal offre une protection contre les bactéries pathogènes. Agissant à la fois sur la mère et sur le développement du foetus. Mais cet équilibre peut dépendre de nombreux facteurs. Privant alors l’enfant de ces apports bactériens et entrainant une prédisposition à certaines maladies allergiques comme l’eczéma ou la dermatite atopique. Ces causes peuvent être dues au choix de voie de naissance (césarienne), du mode d’alimentation de la mère, de l’environnement ainsi qu’à la prise d’antibiotiques durant la grossesse.
En effet, la prise d’antibiotiques pendant la grossesse détruit un grand nombre de bactéries qui composent le microbiote. Ce qui entraîne un profond déséquilibre et pouvant mener à une augmentation des maladies immunitaires (asthme), inflammatoires ou métaboliques (maladie cœliaque, surpoids, obésité…).

Le mode de voie

Le mode de voie de naissance peut lui aussi être déterminant pour la santé et le développement immunitaire de l’enfant. C’est durant l’accouchement qu’est conditionné la composition du microbiote intestinal du nouveau-né. Celle-ci dépendante du mode d’accouchement. Par voie naturelle, les bactéries provenant du microbiote vaginal de la maman seront naturellement colonisées chez le nouveau-né. En revanche, en cas
de césarienne cet échange bactérien entre la mère à son enfant est impossible. La colonisation des bactéries de la peau maternelle dans le tube digestif du bébé sera alors le seul contact bactériens. Il est aujourd’hui reconnu que ce type de bactéries constitues une communauté moins diversifiée et moins bénéfiques que celles trouvées dans le microbiote vaginal.

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Grossesse et microbiote intestinal : le nouveau-né

L’ensemencement vaginal semble aujourd’hui être une bonne solution pour les femmes étant dans l’obligation d’accoucher par cette voie. Cette pratique, de plus en plus courante, consiste à permettre à la mère de mettre son nourrisson en contact avec son liquide vaginal. Afin de lui transmettre une partie de son microbiote, comme c’est le cas lors d’un accouchement par voie basse.
Tous ces éléments semblent influencer donc de façon primordiale la colonisation initiale du microbiote du nouveau-né. Mais cela ne s’arrête pas là, les premières semaines de vie de l’enfant constituent aussi une période décisive. Car l’allaitement maternel favorise tout particulièrement le maintien d’un microbiote équilibré et améliore sa composition. Le lait maternel contient naturellement de bonnes bactéries (des bifidobactéries), qui stimulent et renforcent les défenses immunitaires du bébé.

Entretenir son microbiote intestinal pendant et après la grossesse

Durant la grossesse, le microbiote intestinal des futures mamans est en lien direct avec leur alimentation. C’est cette alimentation qui aura des effets sur la composition de la communauté microbienne intestinale des bébés. Ainsi qu’un impact sur leur croissance durant les 18 premiers mois.
L’altération des microbiotes pendant la grossesse peut donc engendrer des effets négatifs pour la mère et pour le développement du bébé. Il y a donc un certain nombre de choses que la mère peut mettre en place afin de renforcer son microbiote intestinal et qu’elle peut éviter afin de ne pas le détériorer.

Connue comme étant le deuxième cerveau, le microbiote intestinal durant la grossesse joue un
rôle essentiel sur le bon développement du fœtus. Mais peut aussi être à l’origine d’effets
négatifs. Comment entretenir sa flore intestinal durant la grossesse et comment ne pas la
détériorer ?

Les aliments à éviter

Dépendant de notre alimentation, les micro-organismes vivants du microbiote intestinal sont très sensibles à notre alimentation. Outre les recommandations de bases sur les aliments à éviter lors de la grossesse, que sont toutes les protéines animales crues et pas assez cuites (oeufs, viandes, volailles et poissons), les produits laitiers crus et non pasteurisés, les fruits et légumes non lavés, les charcuteries, les abats, l’alcool, le café et le tabac.

Une alimentation déséquilibrée, pauvre en fibres, en fruits et
légumes, trop riche en glucides raffinés et en protéines animales. Des aliments industriels et transformés et un apport élevée de mauvaises graisses (saturés et trans) viennent modifier la composition du microbiote. En favorisant la prolifération de mauvaises bactéries. En effet, selon une étude, ce type d’alimentation privilégierait une présence plus importante de Prevotella. Une bactérie associée à un risque accru de maladies et complications pendant la grossesse, avec un risque plus élevé de surpoids chez les nourrissons au cours des 18 premiers mois de naissance.

Les aliments à privilégier

Cela n’est plus un secret que pendant la grossesse il est primordiale de veiller à entretien son microbiote via l’alimentation. La prise de certains compléments alimentaires peut également avoir un impact positif sur le développement du fœtus. Mais aussi sur la santé de la mère.

Dans l’assiette on privilégiera donc :

Des fruits et légumes bio à volonté, cuits ou en crudités bien lavés, pour leur apports en vitamines, minéraux, antioxydants et fibres. Ces fibres qui sont essentielles pour le transit mais également pour la santé et la diversité du microbiote.

Des bonnes graisses, tout au long de la grossesse puisqu’elles seront transmises à bébé au cours des trois derniers mois de gestation. Elles seront utiles au déstockage graisseux de la mère. Au développement neuronal du fœtus et bénéfiques pour leur action anti-inflammatoire protégeant ainsi la flore intestinal.

Troquez votre huile d’olive avec une huile de colza de qualité, consommez des petits poissons gras (sardines, maquereau, hareng…) et en collation pensez aux oléagineux bio (amandes, noix, noisettes…).

Enfin, on pensera à enrichir l’alimentation avec des prébiotiques et des probiotiques, permettant une modulation optimale des bactéries du microbiote intestinal.

Les prébiotiques et probiotiques

Les prébiotiques, sont des fibres alimentaires non digestibles par l’organisme. Dont la fermentation modifie la composition bénéfique du microbiote intestinal. Ils stimulent la multiplication et l’activité de certaines bactéries susceptibles d’améliorer le fonctionnement du microbiote intestinal. On retrouve ces prébiotiques dans toutes les fibres alimentaires des végétaux.

Les probiotiques, sont des micro-organismes vivants, ils exercent des effets positifs sur la santé en apportant un complément de bactéries bénéfiques pour le microbiote intestinal. Dans l’alimentation ils se trouvent dans tous les aliments fermentés : yaourt, levain, kéfir, miso, légumes lacto-fermenté, choucroute mais encore les câpres, les cornichons et les olives.

Compléments alimentaires durant la grossesse

Vitmaine B9, les folates

Cette vitamine est particulièrement importante tout au long de la grossesse. Elle est primordiale en début de grossesse puisqu’elle permet la fermeture du tube neural, permettant le bon développement du système nerveux de bébé. Ainsi, une carence peut avoir de sérieuses incidences sur le bon développement neurologique du bébé, mais peut aussi augmenter le risque d’avortement spontané et de décollement placentaire. La prescription médicale d’une supplémentation en folates est de ce fait primordiale. 

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Le fer

Pendant la grossesse, le volume sanguin augmente et donc les besoins en fer, assurant ainsi le transport de l’oxygène vers les organes vitaux.

Une carence en fer augmente le risque de prématurité et de retard de développement cérébral chez l’enfant. Chez la mère, une carence altère le bien-être avec une affaiblissement général et une chute des défenses immunitaires. Un bilan sanguin s’avère recommandé avant une complémentation.

Omega-3 DHA-EPA

Lors d’une grossesse, cet acide gras est essentiel au développement du cerveau, du système nerveux et de la rétine du fœtus. Si ses apports  ne sont pas suffisants, les stocks de la mère seront mobilisés pour les besoins du fœtus. Et ainsi moindrement disponible pour la fonction cérébrale de la maman à risque de dépression post-partum. Il est de ce fait préférable de prévenir ce symptôme en compléments alimentaires dès le début de la grossesse jusqu’à la fin de l’allaitement.

Les probiotiques

La microbiote de la maman évolue durant toute la période de la grossesse. La populations microbiennes changent considérablement au fur et à mesure que la grossesse avance, en perdant en diversité. Nous avons largement constaté que le microbiote intestinal joue un rôle clé dans le développement immunitaire du fœtus. Ainsi, soutenir la prolifération bénéfique des bactéries semble évident. Surtout si un terrain immunitaire affaibli est connu chez la maman. La prise de probiotiques en compléments pendant la grossesse permet le développement sain du microbiote et du système immunitaire du bébé. Permettant ainsi de prévenir l’apparition d’allergie, de maladie atopique et à réduire le risque d’allergie au lait de vache.

Entretenir et préserver un microbiote sain avant, pendant et après une grossesse est tout ce qu’une mère peut donner en plus à son enfant. Lui permettant ainsi de développer un système immunitaire naturellement sain. L’alimentation, le mode de vie et certains choix pris durant la grossesse peuvent être des éléments décisifs pour entretenir la qualité et la diversité de son microbiote car, transmis à son enfant, il modèle grandement sa santé future.